Charleroi: Vie féminine en action pendant un mois
Vie féminine a mis le paquet pour donner la parole à ses militantes dans le cadre des Femmes de mars. Coup de projecteur.
Publié le 07-03-2023 à 16h18 - Mis à jour le 07-03-2023 à 19h19
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C’est une longue journée qui s’annonce pour les organisations féministes. A Charleroi, Vie féminine a mobilisé ses travailleuses et militantes pour faire de ce 8 mars un moment fort de sensibilisation et de revendications. "En matinée, nous serons présentes dans le local de campagne de la plateforme des Femmes de mars, au passage de la Bourse", indiquent Fatima Ben Moulay et Pauline Legros, de la régionale de Charleroi-Thuin de Vie féminine.
Susciter l’indignation
Après une auberge espagnole à midi où l’on clôturera l’atelier de fabrication de slogans et calicots pour la manifestation citoyenne de la fin d’après-midi, l’association installera un stand sur la place Verte afin d’aller à la rencontre du public. Objectif: l’informer des inégalités de droits qui subsistent en Belgique, que ce soit en matière de salaire, de pension, mais aussi de pénibilité et de précarité dont sont victimes les femmes. "Majoritaires dans des secteurs comme la santé et le soin aux personnes, elles n’ont pas, par exemple, la possibilité de fractionner les charges trop lourdes: si un résident de maison de repos fait une chute, elles ne peuvent le porter en deux fois comme un maçon le poids de son sac de 50 kg de ciment", épingle Pauline Legros.
Pour cette édition 2023 de Femmes de mars, les participantes ont choisi de mettre le corps féminin en vedette. Objet de travail, de sexisme, de violences, ce corps a inspiré des réflexions. "Avec l’aval de leurs autrices, des performeuses s’en sont emparées." Ces paroles de femmes alimenteront un échauffement ce mercredi 8 mars: avant le départ de la manifestation, les performeuses les mettront en mots et en gestes pour susciter la colère, l’indignation, la révolte. Ambition: préparer les troupes à se faire entendre dans la rue. Un after prolongera le retour de la manif sur la place de la Digue.
Décentralisation
"Pour le festival 2023 des Femmes de mars, nous avons veillé à décloisonner et à décentraliser nos actions", souligne Fatima Ben Moulay. C’est ainsi qu’un collectif de conteuses produira ce vendredi à Courcelles (centre culturel La Posterie) sa nouvelle création: Le destin suspendu de Pandora. Un récit écrit à 18 mains puisqu’elles seront neuf en scène, avec des costumes conçus et confectionnés par elles, dans une mise en scène de Myriam Machiroux. "L’aboutissement d’un travail d’éducation permanente et d’accompagnement", poursuit Fatima. Une deuxième représentation est prévue à Charleroi au théâtre Poche le lundi 20 à 14 h. Rencontres, ciné-clubs, spectacles, débats, formations: Vie féminine sera en action à Nismes, Fleurus, Anderlues et même Maubeuge.
Passer de l’invisibilité à l’expression publique, de l’ombre à la lumière: c’est ce qu’a également fait une communauté de slameuses à la faveur de la manifestation Ruban blanc de novembre dernier. Ces slameuses seront de nouveau sous les projecteurs pour la clôture du festival, le vendredi 31. Rendez-vous à l’Éden à 18h pour un apéro féministe où elles livreront le meilleur de leur production militante.