Pont-de-Loup et Farciennes: deux projets de traitement de déchets de plus
Après Immoroute, Sodraep et Tibi espèrent un permis pour des activités qui n’enchantent pas les habitants. Deux pétitions ont été lancées.
Publié le 06-03-2023 à 17h45 - Mis à jour le 06-03-2023 à 18h55
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Trois demandes de permis unique ont été introduites, coup sur coup, pour des projets industriels du côté de Pont-de-Loup, Châtelet et Farciennes. Positif ? Oui… et non. Car si l’on peut faire valoir des arguments d’ordre économique et écologique, ces activités ne créent guère, voire pas d’emploi, et surtout, risquent d’exposer à des nuisances les habitants, particulièrement de Pont-de-Loup, ainsi que les usagers de la voirie empruntée.
Nous avions déjà évoqué la demande d’Immoroute qui projette de créer un centre de traitement de déchets de construction à l’ancienne décaperie de la Praye. Deux autres demandes du même type de permis (classe 2) suivent: l’une concerne une parcelle située rue Odon Godart, à Farciennes, à la limite de Pont-de-Loup ; l’autre, le site même de l’incinérateur de Tibi.
Effet cumulatif
La première demande a été introduite par Sodraep. Spécialisée dans les travaux hydrauliques, cette société basée à Anderlecht veut créer un centre de collecte et de traitement de terres excavées, par criblage et concassage. Objectif: traiter les terres provenant de ses chantiers dans la région carolorégienne, pour les réutiliser ensuite comme remblais.
La société a anticipé les nuisances potentielles, si bien qu’une étude d’incidences sur l’environnement n’a pas été requise. Par exemple, les déchets seront situés sur une dalle étanche et les terres en attente d’analyses placées sous un toit. Le prétraitement, qui est le plus générateur de bruit, sera limité à trois périodes de 5 jours par an. Les eaux de ruissellement seront récoltées dans des citernes et transiteront par un séparateur d’hydrocarbures avant le traitement à la station d’épuration de Roselies. Le charroi, 40 camions par jour, emprunterait prioritairement la N90 et un recours à la voie d’eau (Sambre) est prévu.
Défenseur de la qualité de vie de son quartier, le conseiller Jean-Claude Grolaux (Ensemble) monte une fois encore au créneau. Il craint les poussières et les nuisances sonores, s’interrogeant sur leur contrôle. Il s’étonne que le terrain dépollué le soit à nouveau, s’inquiète de l’effet cumulatif des nuisances, localement, avec les projets d’Immoroute, de Carolo-Recycling.
Transfert d’activité
L’autre demande de permis s’ajoute à l’activité d’incinération (et de production d’énergie) de Tibi. Il s’agit d’installer sur le même site une unité de broyage de déchets d’encombrants. L’opération est, jusqu’à présent, réalisée sur le site de Tibi à Couillet ; elle sera donc transférée. Le nombre de camions annoncé ne varie pas. Comme c’est déjà le cas, les broyats seront incinérés.
Ici encore, les fonctionnaires technique et délégué estiment qu’une étude d’incidences n’est pas nécessaire, celles-ci n’ayant pas d’ "impact notable" grâce aux mesures prévues par l’exploitant. C’est le cas pour le charroi, qui ne serait pas modifié, mais aussi concernant le bruit dont une étude conclut au respect des normes en vigueur. Un capotage est prévu pour étouffer le bruit de moteurs. "L’étude sera transmise à la Cellule bruit pour avis." Par ailleurs, l’Agence wallonne air climat sera interrogée sur les possibles retombées de poussières, et le service incendie consulté.
Le conseiller communal est dubitatif. Comme pour Sodraep, il observe que le projet se situe en zone inondable, il déplore l’absence d’étude d’incidences, s’inquiète du bruit et des poussières (notamment pendant la construction), des vibrations. Il estime qu’il y aura effet cumulatif avec d’autres entreprises aux nuisances semblables. Et fait remarquer que le charroi risque d’augmenter, le volume d’encombrants étant supérieur aux broyats.
Grolaux a, par conséquent, lancé des pétitions: elles comptablisaient ce lundi une centaine de signatures contre Sodraep et 90 contre Tibi. Pour la première, l’enquête se termine ce mardi, à 11 h, à Aiseau-Presles, et le 13 mars à Farciennes. Pour Tibi, la clôture est pour le 9.