À la zone de secours Val de Sambre, le feu est rouge
Les élus et les pompiers de la zone Val de Sambre se sont mutuellement souhaité une bonne année mardi matin. L’occasion de seriner que le sous-financement de la zone par l’Etat fédéral a fait passer le feu au rouge.
Publié le 17-01-2023 à 18h49 - Mis à jour le 17-01-2023 à 18h50
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Le jour n’est pas encore levé que le niveau 2 de la caserne de la rue de la Vacherie bruisse de bises claquant sur les joues et de poignées de main s’échangeant avec amitié. Quel que soit le mode d’administration des bons vœux, les retrouvailles sont heureuses.
Une fois n’est pas coutume, le chef de corps de la zone de secours Val de Sambre, le colonel Marc Gilbert, a invité aux aurores, collègues et élus, pour marquer le passage de 2023. Le meilleur moment pour faire le point et se souhaiter le meilleur. En l’occurrence, pour le président de la zone de secours, le député-bourgmestre Jean-Charles Luperto, le maître-mot, c’est la bienveillance, qualité si mise à mal par les réseaux sociaux, dit-il. C’est aussi le respect, socle du bonheur collectif et d’une vie en société bien ordonnée.
De quelle façon souhaiter la bonne année à ceux qui, au quotidien, tutoient la misère, côtoient la mort et son cortège de douleurs ? Qu’elle soit donc "la moins pire possible", dit-il. "En tant que pompiers, vous êtes un repère et un recours, poursuit le président de la zone. La population sait pouvoir compter sur vous, et la crise Covid l’a encore démontré". C’est rappelé, et c’est à l’image du copieux petit-déjeuner servi mardi matin (210 œufs ont été cassés), la zone de secours Val de Sambre, à taille humaine pour n’englober que six communes – (Jemeppe, Floreffe, Fosses, Mettet, Sombreffe et Sambreville) – fonctionne bien, en bonne intelligence avec les élus de terrain. Mais la famille a encore des soucis avec ceux censés mettre les moyens nécessaires pour la faire fonctionner efficacement. Encore entonné, le refrain devient rengaine. La crise du Covid n’a rien changé à cet état de fait. "Cela fait des années que nous tirons, ensemble, la sonnette d’alarme, et que nous observons les voyants passer, doucement mais sûrement, de l’orange au rouge".
Une situation intenable
Les pompiers du Val de Sambre et les élus des six communes amenées à la financer crient au feu d’une même voix. "Le pouvoir local doit chaque année mettre la main à la poche pour que ces structures essentielles continuent à fonctionner de manière optimale", dénonce l’orateur. La situation est intenable. Si l’État fédéral ne revoit pas sa copie, les pouvoirs locaux, prédit Jean-Charles Luperto, ne seront plus en capacité d’assumer les augmentations répétées en termes de frais de fonctionnement, de pensions et d’indexations des salaires. Et de finir sur un ton plus menaçant: "Que chacune et chacun sache que nous ne laisserons rien ni personne porter atteinte à l’essentielle cohésion de notre zone de secours. Si certains ne le comprennent pas, ils l’apprendront à leurs dépens".
La nouvelle année invite à tirer un bilan, à fixer un nouveau cap mais aussi à adresser des remerciements à ceux qui font tourner la boutique. Second orateur, le colonel Marc Gilbert clôture exceptionnellement sa salve de mercis en saluant et félicitant même le bourgmestre de Sombreffe Étienne Bertrand pour sa gestion de crise menée d’une main de maître lors de la rave party clandestine qui prit d’assaut la nuit du réveillon les installations, vides mais privées, de l’ex-entreprise Carwall, dans le parc économique de Sombreffe. "Avec audace, il nous a accompagnés à l’intérieur du bâtiment où nous avons pu dialoguer avec certains des quelque 4000 fêtards, dans le calme et sans heurts", dit-il. Cette rave party a été la grande première mission de 2023, après les 10 529 autres réalisées en 2022. "On relève une hausse de 25% au niveau des interventions de l’Aide Médicale Urgente, qui représente plus de 75% de nos missions", conclut le chef de corps.