Châtelet: un service social pour des travaux de proximité
Pas évident de trouver, à prix réduit, un professionnel pour certains petits travaux… À Châtelet, la lacune sera comblée. Avec de l’emploi créé.
- Publié le 19-09-2022 à 22h00
- Mis à jour le 19-09-2022 à 22h58
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À Châtelet, il existe déjà plusieurs organismes communaux, directement ou indirectement, rencontrant des besoins sociaux et de proximité, tout en apportant leur pierre à la création d’emploi et à l’insertion. C’est le cas de la société de titres services Sambre-Service, de l’AIS Sambre-Logement, du taxi social, de la régie de quartier, de l’ALE. Mais la Ville a voulu compléter le dispositif en créant une ASBL, baptisée Brico’L et vous, pour rencontrer nombre de petites tâches délaissées par les professionnels des secteurs concernés, cela dans un secteur géographique où un tel service est inexistant.
C’est le cas de petits travaux d’entretien, de réparation et d’aménagement de l’habitat, tels que tapissage et peinture, petits travaux de plomberie (remplacer un joint, placer une douche, par exemple), entretien d’espaces verts (tonte de pelouse, taille de haies, désherbage de trottoirs, bêchage, etc.), voire transport vers les bulles à verre. "Des tâches que les professionnels n’assurent pas ou rechignent à assurer car elles sont trop modestes, explique Michel Mathy, l’échevin de l’Emploi. Ou qui coûtent vite cher car les frais de déplacement atteignent 40 € ou parce qu’un devis est payant."
Le service ne part pas de rien: il s’appuie sur le décret wallon du 14 décembre 2006 relatif aux IDESS, les initiatives de développement de l’emploi dans le secteur des services de proximité à finalité sociale. Les syndicats et les secteurs professionnels concernés ont été consultés. Dans tous les cas, il ne s’agit pas de tâches exigeant un accès à la profession. Le statut d’IDESS a d’autres implications. Ainsi, si Brio’L et vous est accessible à tous, il visera en priorité les publics précarisés, avec des tarifs différents et des limites d’utilisation.
Surtout pour les personnes précarisées
"Les bénéficiaires seront, à 80%, des personnes précarisées (y compris les plus de 65 ans), explique l’échevin. Le tarif horaire qui leur sera appliqué est de 12,96 € de l’heure. Pour les autres, le CA de l’ASBL devra le définir, au maximum 19,45 €." Les prestations seront plus larges pour les premiers: 75 heures par an pour le bricolage, sans limite pour le jardinage. Pour la seconde catégorie, ce sera 10 fois quatre heures par an, et une limitation des superficies des espaces verts: "Pas question de faire entretenir son parc…"
Et puis, surtout, le service permettra de mettre à l’emploi des personnes qui ont du mal à en décrocher. "Il s’agit surtout de personnes sous SINE (économie sociale d’insertion), Article 60 ou 61, des chômeurs de longue durée ou des bénéficiaires du RIS, détaille l’échevin. Ils seront recrutés après un appel ou via le CPAS, la Maison de l’emploi. Une formation complémentaire pourra leur être assurée au besoin. Ils bénéficieront d’un vrai contrat CDI, et le salaire du secteur." La Wallonie couvrant une partie des frais. Une façon, aussi, de lutter contre le travail au noir.
L’initiative a été mise en place en recourant à des partenariats, notamment pour orienter les publics précarisés vers le service, ou encore pour la formation des travailleurs. Hier, le conseil a voté les statuts de la nouvelle ASBL qui sollicitera son agrément d’ici la fin de l’année. Quant au service, il sera opérationnel début 2023.