La Région met le compte 2021 de Sombreffe dans le rouge
Conseil reprogrammé, lundi soir, du fait de la défection de la minorité lors du précédent, le 7 juillet. Le débat, courtois mais alarmiste, a esquissé l’avenir sombre des finances.
- Publié le 26-07-2022 à 21h53
- Mis à jour le 26-07-2022 à 21h54
:focal(545x372:555x362)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/U46VNSF6XVFHNM2VXQTVVHE5EY.jpg)
Sale temps pour l’économie, merci Poutine, et avis de tempête sur les finances communales. Si les ménages trinquent, les pouvoirs locaux aussi. Message projeté du directeur financier dans la salle du conseil:"Si la situation financière est globalement bonne, Sombreffe devra faire face à un taux d’inflation record(de 0,74% en 2020 à 9,5 en 2022 selon le Bureau fédéral du Plan),une augmentation sévère du coût des énergies – (dépenses de 141 972€ en 2021, maîtrisée en 2022 mais quid en 2023?) – et enfin du coût des matériaux, qui aura un impact sur les projets à l’extraordinaire attribués en 2021. Faire des provisions? Là, faut plus trop rêver.
Le compte 2021 se clôture, lui, par un déficit de 257 000 € à l’exercice propre. Un trou de 300 000 € qui n’est pas dû à un mauvais pilotage budgétaire mais à une défaillance régionale, un fâcheux retard de versement en fait, qui n’augure rien de bon."Tiens, chaque transfert de compétence à la Région pose problème. C’est regrettable", peste Marc Laloux (Défi). Car cette recette en moins, qui pèse 6 % du budget annuel, flingue directement le résultat et rétrécit la marge de manoeuvre. "Malgré tout, la situation de Sombreffe, relativement privilégiée, nous permet d’absorber les chocs (Covid and cie)", indique l’échevin des Finances, Jonathan Burtaux. Mais l’avenirfait frémir les prévisionnistes. En cause, toujours la guerre en Ukraine et sa conséquence trébuchante, l’inflation, qui provoque une hausse générale des prix et, partant, déclenche des sauts d’index.
Endettons-nous!
À Sombreffe comme partout, on table sur 5 indexations automatiques (on en est déjà à 3), ce qui, en 2023, fera augmenter la masse salariale de près de 10 %, soit un peu plus de 4 millions d’euros. Rude perspective. Du côté de la minorité, Marc Laloux (Défi) y va de ses considérations cash mais courtoises sur la situation comptable. Il évoque un tsunami sur les deniers communaux et complète le sombre tableau."Attention, vous avez oublié que les dépenses de personnel se trouveront aggravées par l’indexation des statuts APE(Aides à la Promotion de l’Emploi). Pour eux, la Région, à la suite d’une réforme cadenassant l’enveloppe disponible, n’accordera que 2% d’indexation, pas plus. " En 2023, on va devoir se manger 8% de rémunération en plus." Ce ne sera pas un problème, le rassure l’échevin.
Outre l’augmentation forcée des salaires des agents nommés et subventionnés, " on va devoir aussi se manger les indexations des satellites, les zones de secours(Val de Sambre)et de police (SamSom)", alerte Marc Laloux. Dans un contexte défavorable de sous-financement structurel de ces services vitaux, s’agissant de la sécurité, par l’État fédéral."Il faudrait que les zones nous donnent des chiffres sans tarder pour savoir à quelle sauce nous allons être mangés. Les gens ne se rendent pas compte combien la situation est catastrophique, et que les années à venir seront difficiles. Il faut que les pouvoirs locaux se recentrent sur leurs missions essentielles", assène l’élu Défi.
Au milieu du débat, déclaration décoiffante de l’élue Écolo Danielle Hallet:"N’ayons pas peur de nous endetter. Il faut oser voir les choses autrement. L’argent déborde sur les comptes d’épargne". Le banc de la majorité manque de s’esclaffer. L’échevin des Finances recadre, amusé:"Ceux qui disent qu’il faut s’endetter sont souvent les mêmes qui savent qu’ils ne pourront jamais rembourser leurs dettes. Il faut rester prudent. S’endetter n’est jamais un bon signal".