À Bouffioulx, un Été encore plus solidaire - «Aider les gens m’a vraiment plu»
Bouffioulx a fait les frais des inondations de juillet 2021. Cette année, les étudiants d’Été solidaire viennent à nouveau en aide aux sinistrés.
- Publié le 25-07-2022 à 22h00
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À Bouffioulx, l’opération Été solidaire aura rarement porté aussi bien son nom. L’an passé, la cité des potiers faisait partie des localités qui avaient fait les frais – sans drame, heureusement – des intempéries du 15 juillet. Ce qui avait incité les organisateurs locaux de cette initiative wallonne à réorienter leur objectif: les tâches d’embellissement des immeubles du Logis châtelettain, rue Francqui, avaient fait place à une aide d’urgence aux sinistrés des mêmes immeubles (lire l’encadré). Et cette année encore, une des phases de l’opération, qui procure un job de vacances rémunérateur et solidaire à des étudiants de 15 à 21 ans, s’inscrit en droite ligne du sinistre de 2021.
Quatre appartements situés au rez-de-chaussée, sur les 18 répartis entre trois blocs, avaient été inondés sur vingt centimètres. Les caves des trois ensembles de logements avaient inévitablement été complètement noyées. Les logements touchés n’ont pas encore pu être remis complètement en état, en raison surtout de la longueur de la procédure administrative. Mais du côté des communs, ça avance plus que bien. Et l’implication des six étudiants d’Été solidaire et de leurs encadrants de la Régie de quartier et du Logis châtelettain permettra de finaliser cet aspect de la remise en état.
"En raison des inondations de 2021, on a eu droit, cette année, à six jeunes de plus que les dix prévus, à la Cité Leburton et à la Cité Heureuse" , explique Dorothée Minot, cheffe du service social de la société de logements. Leur boulot, c’est de repeindre les murs des caves des blocs de logements qui ont été inondés, d’embellir les abords communs dégradés, de les nettoyer. "Cela se terminera, au bout des deux semaines, par un petit-déjeuner rassemblant jeunes et locataires."
L’ambiance est bonne au sein du groupe, tant du point de vue des encadrants que des étudiants. "On sent leur motivation , rapporte Rudy Koninckx, ouvrier compagnon de la Régie de quartier, qui encadre les jeunes à Bouffioulx pour la deuxième année. C’était déjà le cas avec les étudiants de l’an passé. Chacun était présent dans le but de se rendre utile." Et sans nécessairement participer à ce moment à Été solidaire… C’est le cas de Mohamed, 15 ans, le seul des six étudiants retenus cette année pour Bouffioulx… qui habitait déjà au-dessus des appartements sinistrés l’an passé: "Je suis intervenu sans hésiter lors des inondations. Je suis content d’être à nouveau ici, avec Été solidaire, pour aider la population" , confie-t-il, souriant.
Les jeunes repartiront avec 550 € en poche. Et sans doute beaucoup plus… "On leur explique que ce n’est pas un job étudiant comme les autres, et qu’ils ont tout à gagner à agir positivement, en donnant une image favorable de la jeunesse" , résume Dorothée Minot, qui affirme qu’il n’y a jamais eu de trublion. Juste, parfois, une petite bataille de peinture…
L’an passé, les étudiants d’Été solidaire de Bouffioulx devaient, en principe, embellir les communs et halls des immeubles de la rue Francqui, réaliser une fresque, embellir les espaces verts, faire un "quartier propre". Les éléments en ont décidé autrement. "Ils devaient commencer le lundi suivant le fameux jeudi 15 juillet , se souvient Dorothée Minot. Vu l’urgence, dès le vendredi, on a appelé chacun d’eux pour leur demander s’ils étaient partants pour aider les sinistrés: tous ont répondu présent pour nettoyer, évacuer ce qui était irrécupérable, sauver ce qui pouvait l’être, aider les quatre familles pour leur relogement, etc. "
L’ensemble des étudiants de l’opération a participé, une trentaine au total. Robin, de Bouffioulx, qui est à nouveau de la partie cette année, n’est pas près d’oublier. "Je n’ai pas hésité , dit-il. Aider les gens, les vieilles personnes m’a vraiment plu. Ils étaient très heureux.Je pense que ça a aidé à changer l’image que certains ont de la jeunesse. Ça restera pour moi un souvenir marquant."