Rue du Charbonnage, le bâtiment ira bien
Une entreprise d’Aiseau, Antiak, active dans le secteur de la construction, sollicite un permis d’urbanisme pour lotir un terrain de 3 ha, rue des Charbonnages, à Auvelais. En projet, 40 maisons à y faire sortir de terre.
Publié le 03-06-2022 à 06h00
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Quand le bâtiment va, tout va. On doit cet adage populaire qui s’est gravé dans le béton à un maçon français originaire du département de la Creuse. Il était parti travailler à Paris dans la France du XIXe siècle, alors en pleine effervescence constructive.
En réalité, tout ne va plus très bien. La guerre en Ukraine, par un effet domino, a tiré tous les prix vers le haut, dont celui des matériaux et du tarmac, et le taux des prêts hypothécaire frémit à la hausse.
Toujours est-il que, à Sambreville, le bâtiment semble performer. Pourquoi? Le prix des terrains et de l’immobilier en général, y est moins cher, plus attractif. L’entité est logiquement appelée à voir la brique caracoler, à accueillir de nouveaux habitants et à s’étendre, n’en déplaise aux nostalgiques du village d’Auvelais.
On parle d’une croissance de 2000 habitants à l’horizon 2034. La seconde commune de la province de Namur en termes d’habitants franchira tôt ou tard la barre des 30000 âmes.
Une réunion, le 20 juin
Lundi soir, au conseil communal, un emblématique projet de construction d’un ensemble de 300logements (Ville + Sambre + Ville), en bord de Sambre, à Auvelais, a enthousiasmé. C’est sûr, il émergera sur 4 ha d’une ancienne friche industrielle. Bon accueil général, en dépit de quelques réserves faisant écho à l’inflation et au grand flou actuel. Doute enfin, dans ce contexte économique délétère, à la capacité des futurs ménages sambrevillois à pouvoir acquérir un logement à un prix encore accessible.
Mais le bâtiment va donc plutôt bien dans cette chaleureuse commune puisqu’une pluralité d’autres ménages, plus exactement 40, est attendue ailleurs, rue du Charbonnage, toujours à Auvelais, sur la parcelle numéro 438c. En pente, le terrain, sitôt urbanisé, relierait l’arrière du collège Saint-André à un quartier résidentiel déjà existant. En l’état, il semble manquer une dent au bâti.
La société de construction Antiak, une SPRL qui a son siège rue des Béguines à Aiseau-Presles, projette d’y lotir un terrain de 3 ha et, en quelque sorte, combler le "trou".
Lotir consiste à ouvrir une nouvelle voirie, à diviser le terrain en lots, ici en 40 lots, et à y raccorder chacun à l’eau, à l’électricité, à l’internet.
Comme la loi l’y oblige, s’agissant d’un terrain d’une superficie d’au moins 1 ha, le porteur du projet a convoqué les riverains (le 20 juin, à 19h, à la salle communale Perot) à une réunion d’information préalable à la réalisation d’une étude d’incidences sur l’environnement.
Le permis ne porte donc que sur la création d’une voirie et de parcelles de superficies variables. Les candidats bâtisseurs ayant acheté un terrain devront par la suite se choisir un entrepreneur pour bâtir leur maison et introduire un permis d’urbanisme pour celle-ci.
«Purée, ça construit dur»
Le lotissement, s’il reçoit son permis, et il y a de fortes chances que oui, sera soumis à des prescriptions urbanistiques. Il faudra mixer des habitations 4 façades avec des jointives. Mixer les gabarits aussi.
Sur Facebook, et le groupe Sambreville 2.0 , qui a pour but de faire réagir les citoyens à l’actualité, l’annonce de cette réunion a suscité une centaine de commentaires parfois virulents et, sans surprise, parfois pathétiques et complotistes, évoquant par exemple "un terrain agricole qui passe comme par magie en constructible", ce qui est faux. On est en pleine zone d’habitat.
En tout cas, cette frénésie à urbaniser à marche forcée des prairies et friches industrielles fâche. "Sambreville va devenir une banlieue (NDLR: de Charleroi?) avec tous ces appartements" , écrit l’un. Dans la même veine: "Purée, ça construit durà Sambreville" .
Pour ce projet de la rue du Charbonnage, François-Xavier Jordens, société Auxilians, est la personne de référence et de contact. Il déclare comprendre l’envie des gens à ne voir personne depuis son jardin ou sa devanture. "C’est humain, comme celle de s’inquiéter de la future mobilité dans la rue" , si le projet advient. L’étude d’incidences analysera les flux futurs.
Si tout va bien, les 40lots devraient être disponibles à la vente dans 15 mois.