Ermeton: un collectif citoyen exaspéré
Il est des villages charmants dont on retient parfois une vilaine impression, sur un détail, une friche ou un terrain à l’abandon.
Publié le 27-05-2022 à 06h00
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/ZOEUKNJAOZCY7NL5VQRDHWUWHQ.jpg)
Près d’un quart de siècle de procédures en tous sens. À force d’obstructions de part et d’autre, le dossier de réaménagement du site de l’ancienne scierie d’Ermeton-sur-Biert reste bloqué, au grand dam des habitants. Ceux-ci, regroupés en collectif, ont interpellé mercredi soir le conseil communal pour dire leur exaspération et rappeler aux élus leurs promesses.
Acquis en 1999 par un promoteur privé, cette friche industrielle a été reconnue en 2000 comme "site à réaménager" (SAR) par la Région wallonne. Avec possibilité de subsides à la clé. Le propriétaire avait l’intention d’y construire des logements. Projet refusé par le fonctionnaire-délégué car situé en zone inondable. Depuis, de procès en recours, d’intention de rachat par la commune en passant par deux incendies suspects sur le site, tout semble bloqué.
Au-delà de son exaspération, le collectif armentois demande concrètement à l’autorité communale: l’assainissement de la parcelle communale jouxtant le site, le rachat et l’assainissement de la partie privée, ainsi que la création d’une halle couverte et d’un parc communal. "Nous vivons dans un monde en crise; montrez-nous que vous êtes à la hauteur de l’époque pour mener à bien un projet améliorant le bien-être des gens. C’est comme cela que les citoyennes et citoyens retrouveront la confiance en leurs élus" , conclut le porte-parole du comité. En réponse, le bourgmestre Yves Delforge se dit lui aussi "fatigué, attristé et exaspéré par ce dossier" . Et de rappeler qu’en 2018, la Commune avait prévu 125000 € au budget pour le rachat et l’assainissement du site.
Projet conditionné par l’obtention de subsides, qui n’ont pas été accordés. Mais aussi: "pour qu’une transaction se réalise, il faut être deux, un vendeur et un acheteur…"
Toujours est-il que la modification budgétaire discutée plus avant à ce même conseil prévoit un montant pour le nettoyage de la parcelle communale. Un premier signe de bonne volonté, histoire de montrer l’exemple et d’inciter chacun à ses responsabilités. Mais l’estimation pour le rachat de la parcelle privée datant de 2004, il conviendra de recommencer le travail pour monter un nouveau dossier. "Je n’aime pas trop qu’on dise qu’on n’a rien fait. Simplement, on n’a pas abouti…" a conclu Yves Delforge.