Mettet: handicapé et expulsé, Alain cherche un logement adapté
Entre 2008 et 2016, l’AViQ a réalisé des travaux sur mesure pour soulager le quotidien d’Alain, locataire d’une maison communale à Mettet. Mais, sur décision du tribunal, il est expulsé.
Publié le 24-05-2022 à 16h56 - Mis à jour le 24-05-2022 à 16h57
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"Signification-commandement de payer et de déguerpir" . C’est par ces mots qui figurent dans une lettre d’huissier datée du 17 mai qu’Alain Fievez et Fabiola Georges ont compris qu’ils devaient quitter, après 27 ans de location, la maison jouxtant l’école communale de Saint-Gérard. "Notre avocat a ensuite reçu, par courrier, la date d’expulsion: le 20 juin, potentiellement" , indique Fabiola.
Depuis cinq ans, le couple se débat devant la justice pour recevoir l’autorisation de rester dans leur maison, propriété de la Commune de Mettet. S’ils s’entêtent à rester, c’est parce que la maison est aujourd’hui adaptée au handicap d’Alain grâce au concours de l’AViQ (l’Agence pour une vie de qualité). En chaise roulante, il n’a plus que l’autonomie de ses bras. "Nous avons reçu notre renom de la Commune en 2017. Devant la justice de paix de Fosses, nous avons obtenu une prolongation de trois ans. Mais notre nouvelle demande, pour rester jusqu’en 2023, a été refusée par le juge."
Malgré le handicap et les travaux d’adaptation, ils ont été déboutés en 1re instance et, plus récemment, en appel. Deux éléments ont joué en défaveur du couple: il n’a pas cherché de manière intensive un autre logement et, surtout, la Commune souhaite l’utiliser pour agrandir l’école de Saint-Gérard. Il y a aussi un projet de salle polyvalente, "laquelle ne pourrait être utilisée que moyennant la création d’une sortie de secours via le logement actuellement occupé par les parties Fievez-Georges" , peut-on lire dans le jugement du tribunal de 1re instance de Namur.
100000 € de travaux
Le couple ne digère pas cette décision de justice. "L’AViQ a dépensé 70000 € entre 2008 et 2016avec l’installation d’un monte-escalier, d’une porte électrique, d’un agrandissement du palier ou encore d’une pince qui permet de me sortir de ma chaise pour me mettre dans mon lit.Nous, nous avons investi 30000 € pour adapter les étages et la salle de bains. Comment la Commune a-t-elle pu accepter autant de travaux en 2016 pour, finalement, vouloir nous faire partir un an plus tard?"
Alain et Fabiola l’assurent (ce qui n’est pas de l’avis du tribunal): ils ont cherché un autre logement adapté. "Ça ne nous pose aucun problème de quitter la maison mais nous ne trouvons pas de logement. On nous reproche aussi de ne pas vouloir nous installer ailleurs qu’à Mettet. C’est faux. J’ai dit à l’assistance sociale de la Dinantaise (société de logements publics à Dinant, Anhée, Onhaye, Yvoir, Hastière et Mettet) qu’elle ne devait pas nous envoyer dans le fin fond de Liège.J’ai pris contact avec des propriétaires privés mais les maisons sont trop chères ou inadaptées."
Sans solution, Alain et Fabiola promettent de rester jusqu’au dernier moment à Mettet. "Au pire, je camperai dans ma voiture devant la maison" , peste Alain.