Politique à Châtelet : quand les jeunes s’en mêlent…
Les représentants du conseil consultatif des jeunes de Châtelet ont présenté leur vision de leur ville au conseil. Pour la suite, « on verra ».
Publié le 19-05-2022 à 17h34 - Mis à jour le 19-05-2022 à 17h36
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Un exercice démocratique instructif, et non dénué de risque pour l’équipe au pouvoir, s’est conclu, mardi soir à Châtelet. Devant le conseil communal, les jeunes (14 à 18 ans) du conseil consultatif de la Ville ont présenté le fruit d’un travail qu’ils ont mené, en 2020-2021, sur leur ville et ce qu’ils en attendent. Un projet, baptisé « Comm’une Action », qui a pu voir le jour grâce aux budgets participatifs communaux en 2020. Les jeunes ont été aidés dans leur tâche par le service Jeunesse de la Ville et l’AMO Mikado.
Sur base d’un questionnaire, auquel 805 jeunes de l’entité ont répondu, ils ont dégagé, in fine, les points forts, les points faibles et les pistes de solution, dans les quatre domaines qui les touchent.
1. Loisirs et événements S’ils pointent, notamment, la cavalcade, le projet cycliste "Ça roule", des activités du PCS ou encore la bibliothèque comme points positifs, ils relèvent de nombreux points noirs: terrain sportif synthétique en mauvais état, parc communal trop peu exploité, complexe sportif trop occupé par le foot, manque de gros événements populaires et musicaux, d’endroits pour se retrouver. Pour cela, ils proposent la création d’une maison de jeunes accessible à tous, surveillée et sécurisée, offrant loisirs et soutien scolaire. Des journées sportives seraient aussi bienvenues, de même qu’un terrain de basket "qui donnerait du “peps” à la ville" .
2. Sécurité et violence Les jeunes sont plus demandeurs de sécurité routière et de contrôles. Ils souhaitent des radars fixes aux endroits où la vitesse est excessive, une meilleure signalisation des passages pour piétons, des caméras de surveillance et un renforcement de la présence policière. Ils sont aussi très préoccupés par le harcèlement, à l’école ou sur le web, la difficulté d’en parler par crainte de représailles. Ils suggèrent des actions de prévention dans les écoles (pièce de théâtre qui peut susciter un déclic), des groupes de parole, la désignation dans chaque école d’une surveillance des réseaux sociaux, ou encore un formulaire pour signaler en toute discrétion les comportements de harcèlement.
3. Espace public La circulation automobile est trop dense dans la "zone du triangle", à Châtelet, entre les trois écoles du centre. L’idéal serait d’en faire une zone piétonne aux heures de rentrée et de sortie d’école. Les jeunes pointent aussi la propreté, aux abords des écoles à Châtelineau où il n’y a pas de poubelles, et de façon générale. Les places de parking sont jugées insuffisantes. Le conseil propose de créer un skate park, un système de location de vélos, d’installer des bancs, des abribus.
4. écologie Les alternatives à la voiture sont mises en avant: transports en commun gratuits, bus scolaire, promotion du vélo. Ils regrettent aussi les mégots de cigarettes en rue. Des cendriers en ville, mais surtout une sensibilisation à cette consommation nocive, viennent en tête de leurs solutions. Réduire la consommation de viande est aussi, pour eux, un enjeu majeur.
Traduit aussi en une vidéo, ce travail a été chaleureusement applaudi par le conseil. Dans l’attente des premiers effets…
« Félicitations mais on verra »
Le bourgmestre, Daniel Vanderlick, a remercié les jeunes pour leur travail. Mais il a surtout souligné que les problématiques évoquées n’étaient pas inconnues du conseil, que ce soit les incivilités, le trafic auto asphyxiant – «depuis l’affaire Dutroux, qui a incité les parents à déposer leurs enfants presque dans leur école» –, la propreté, ou encore les bornes limitant l’accès au centre-ville, qui supposent «un compromis avec les commerçants qui n’est pas facile du tout».
Il les a aussi encouragés à «résister au harcèlement», fléau qui, à ses yeux, est surtout lié aux réseaux sociaux qu’il ne porte pas du tout dans son cœur pour en avoir fait les frais lui-même : «Celui qui les a inventés, je ne le félicite pas»… Le respect des passages pour piétons? «Une question d’éducation. Impossible de mettre des policiers partout.» Le plus concret? Le terrain de basket, peut-être. Quoique : «On verra, car c’est une question d’argent»… Décourageant… La majorité aurait pu être plus explicite sur certains de ses projets. Par exemple sur la maison des jeunes en gestation à Châtelineau…