Arnaque au bitcoin: il achète une ferme à Mettet, un appartement à l’ile Maurice et une Porsche
Un couple de Mettet promettait des rendements mirobolants en investissant dans le bitcoin. Une vingtaine de victimes en a fait les frais.
Publié le 20-04-2022 à 21h56 - Mis à jour le 20-04-2022 à 21h57
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Dans ce dossier, seule l’épouse a fait le déplacement depuis l’île Maurice. Le mari, lui, privé de passeport et d’ordinateur pour une sombre histoire de détention de médicaments, est bloqué sur place. (Voir par ailleurs) Tous deux (ainsi que leur société) doivent répondre de faux et usage de faux, en l’occurrence de fausse convention de gestion discrétionnaire et d’escroqueries dans le secteur tant pointu que prometteur de la crypto-monnaie. Ils annonçaient des rendements qui pouvaient osciller entre 40 et 80%.
Si on apprend au fil de l’instruction qu’elle n’est actionnaire qu’à hauteur de 10% des parts, l’épouse (né en 1978) a en quelque sorte amorcé le dossier en s’inscrivant dans la société "car il fallait la gestion de base" . Ce que son époux ne possédait pas. Dès 2018, les affaires démarrent en force. D’abord avec des connaissances de la localité et puis, par le bouche-à-oreille. Elle déclare ne pas s’être inquiétée outre mesure. " C’était son domaine. Je ne savais pas qu’il y avait tant d’argent en jeux."
Sur base des sommes énumérées à l’audience, on ne serait pas loin des 2,5 millions ainsi engrangés par cet homme qui visiblement établissait un réel climat de confiance. À coups de documents officiels validés par un cabinet d’avocats réputés, de " success stories " et de soirées power point, l’homme d’affaires parvenait à convaincre que la crypto-monnaie était un investissement sans faille. Ainsi, une des parties civiles a versé 825000 €, espérant en retour, près d’1,5 million. En vain.
39 millions potentiels
L’épouse elle, a quitté son job pour rejoindre, avec ses enfants, son mari, bloqué à Maurice. Son mari, à la recherche de solutions pour libérer l’argent face à des banques qui feraient barrage, aurait voyagé notamment à Chypre, pour atterrir dans cette île où il aurait trouvé un homme de confiance. C’était une erreur. Interrogée sur la quantité d’unité monétaire virtuelle en possession de l’époux, la prévenue parle d’une première " adresse " qu’il voulait vendre. Montant: 1000 bitcoins, soit 39 millions.
Depuis, il est dans l’attente d’un procès le 27 avril pour détention illégale de médicaments. Son passeport et son ordinateur ont été confisqués depuis novembre 2021. Du côté des parties civiles, on est dubitatif. Il y a un peu de transactions dans la crypto-monnaie au début. Mais, par la suite, les mouvements se font entre comptes de société et comptes privés. Il y a l’achat d’une ferme à Mettet pour 430000 €, le leasing d’une Porsche, des paris en ligne et des pertes au casino d’Ostende pour 410000 €.
Toujours selon l’épouse, son mari vivrait de cours qu’il donnerait sur les " bitcoins ". À Maurice, ils ont un appartement à payer, des enfants à l’école et toujours le prêt de Mettet (1900 €/mois). Des petits "wallets " (portefeuille de bitcoins) leur permettraient de nouer les deux bouts. Du côté des parties civiles, on craint que la monnaie virtuelle le reste. D’autant plus que l’homme aurait monté d’autres sociétés.