Démolition d’un tiers du futur CPAS de Jemeppe-sur-Sambre: «C’est une aberration»
Le groupe minoritaire Peps, par la voix de Philippe Carlier, a toujours déploré la destruction d’un tiers du futur CPAS. Il était possible, via des subsides, de concrétiser plusieurs projets.
Publié le 12-04-2022 à 17h24 - Mis à jour le 12-04-2022 à 17h38
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Avec certains agents qui travaillent dans le couloir de l’actuel CPAS de Jemeppe, ce déménagement dans l’ancienne aile de la maison de repos Van Cutsem est essentiel pour améliorer les conditions de travail: plus d’espace, des bureaux pour chaque agent et même une salle de réunion. Le chantier, en cours, devrait être terminé pour fin de l’année 2023. Personne, au niveau politique, ne conteste ce déménagement.
Mais le groupe de la minorité Peps n’avale pas le fait qu’un tiers de ce bâtiment a été détruit. "Les premiers plans de l’architecte ont été réalisés sur base des 2/3 de l’aile et comprenaient, en plus, un projet de maison des aînés , indique Philippe Carlier, conseiller CPAS, qui a réagi lors des différents conseils conjoints Commune-CPAS à ce sujet. Nous étions déjà contre l’idée de cette destruction dans la mesure où ce tiers pouvait être affecté à d’autres projets: un logement d’urgence, de transit ou encore des ateliers d’insertion socioprofessionnelle. L’idée a été soumise et la réponse du CPAS était la suivante: “Nous avons assez d’espace”."
«Ce qui manque au CPAS, ce sont des m2»
Les premiers plans et projets ont finalement été ajustés en cours de route. Comme l’indique Philippe Carlier, les besoins réels ont été sous-dimensionnés au départ. "En fait, les responsables politiques et administratifs se sont rendu compte que les besoins administratifs mangeaient les 2/3 du bâtiment. Une erreur d’analyse qui a eu une conséquence importante: il n’y avait plus de place pour la maison des aînés."
Malgré ce changement de plan, les représentants du CPAS n’ont pas changé de point de vue. Pas question de maintenir le tiers du bâtiment. Cette partie a d’ailleurs été détruite la semaine dernière. La pilule ne passe toujours pas dans le rang de la minorité. "Il y avait des caves et même un garage. Ce sont donc des espaces de rangement précieux pour le CPAS. Ils auraient d’ailleurs pu servir pour l’épicerie sociale de la rue du Brûlé qui, aujourd’hui, recherche des lieux de stockage pour déposer des vivres. Ce qui est également aberrant, c’est que ce qui manque depuis toujours au CPAS, ce sont des m2 pour développer des projets. Ils avaient tout sous la main, ils l’ont détruit."
Les opportunités pour occuper ce tiers ne manquaient pas selon Peps. Et les subsides non plus (voir ci-contre). « Avant le début des travaux, le CPAS a créé un abri de nuit temporaire dans cette aile. Il aurait dû être maintenu d’autant que le CPAS, via un appel à projets de la Région pour la création de lieux d’accueil et d’hébergements pour les sans-abri, aurait pu bénéficier de 90% de subsides pour l’aménager. Dans cette aile, on pouvait aussi imaginer une maison des aînés, qui était d’ailleurs prévue dans le projet initial, ou encore des logements de transit, des ateliers d’insertion socioprofessionnelle. Tous ces projets n’auraient pas pu cohabiter, faute d’espace, mais il y avait suffisamment de place pour développer plusieurs idées. » C’est désormais trop tard puisque cette partie de l’aile est détruite. « Aberrant » , conclut Philippe Carlier.