Gauthier Boclinville a terminé les 330 km et 24000 mètres de D + du Tor des Géants plus vite qu’il n’avait commencé : “J’aurais pu encore continuer”

L’ultra traileur de Sommerain (Houffalize) a bouclé le monument de l’ultra-trail à travers le Val d’Aoste à la 61e place, en 104h.

Thibaut Hugé
Au-délà de la performance sportive, Gauthier Boclinville retient surtout le partage d'une aventure avec ses proches tout au long du Tor des Géants.
Au-délà de la performance sportive, Gauthier Boclinville retient surtout le partage d'une aventure avec ses proches tout au long du Tor des Géants. ©D. R.

Boucler un ultra-trail de 330 kilomètres et 24000 mètres de dénivelé positif, voilà le cadeau que s’est offert Gauthier Boclinville pour ses 40 ans. En 104 heures et 46 minutes à travers le Val d’Aoste (Italie), l’athlète de Sommerain (Houffalize) est venu à bout de l’une des épreuves les plus ardues et convoitées de la planète ultra, terminant à la 61e place (NdlR : 3e Belge, derrière Florentin Gooris, 54e et qui fut longtemps son coach, et Jan De Clerck, 33e).

guillement

"Plus j’avançais, mieux je me sentais."

330 kilomètres et pas de douleur

Jamais Gauthier Boclinville n’avait passé autant de temps en course et accumulé autant de bornes. Pourtant, plus les jours ont défilé et plus ses sensations se sont améliorées, au point de finir dans des temps qui n’ont rien à envier à ceux des meilleurs classés et de sortir d’une telle aventure avec de l’enthousiasme et l’envie, déjà, d’y replonger.

“Je termine le Tor des Géants sans douleur”, osait-il nous confier samedi, deux nuits après en avoir fini avec ce chantier. “Oui, j’ai besoin de repos. J’ai dû dormir 5 ou 6 heures tout au plus en plus de 100 heures. Mais je me sens bien. Plus j’avançais, mieux je me sentais. Les deux derniers jours, je n’ai pas dormi et j’ai gardé mon rythme.”

Gauthier Boclinville, finisher du Tor des Géants.
Après 104 heures, le bonheur de devenir finishier du Tor des Géants pour Gauthier Boclinville. ©D. R.

Proche de l’abandon en début de course

Le Tor des Géants, remporté pour la quatrième fois par l’Italien Franco Collé en 66h30, prit pourtant rapidement des allures de calvaire. “Les premières 48 heures furent très difficiles”, se souvient-il. “J’ai vomi. J’ai même dû prendre un Dafalgan pour continuer. J’ai plusieurs fois pensé à l’abandon avant que tout ne s’aligne. De la 450e place, je suis remonté jusqu’à la 61e. ”

Le début d’une nouvelle histoire avec l’ultra

En 2022, Gauthier Boclinville était déjà venu sur le Tor, dans le Val d’Aoste. Sur la version 130 kilomètres. Histoire d’accumuler de l’expérience et d’assurer son ticket pour cette édition. Tombé amoureux de la région, il a pu convertir cette envie en réalité pour sa 6e année de pratique du trail. Pour cela, il a beaucoup travaillé. En accumulant les kilomètres et les mètres de dénivelé, principalement en Belgique. S’offrant, au total, environ 200 fois l’ascension de la côte de Cielle au départ de l’Ourthe.

“Je voulais arriver à 100000 mètres de dénivelé positif cette année avant le Tor des Géants. Et j’ai dû en accumuler quelque 80000 rien qu’en Belgique”, nous glisse-t-il pour témoigner de son implication.

S’il retient surtout les émotions de partage d’une aventure avec ses proches, il s’est découvert des qualités qu’il compte bien continuer à entretenir. “Ce Tor des Géants, je l’ai terminé plus vite que je ne l’ai commencé. Peu peuvent en dire autant. S’il avait fallu, je pense même que j’aurais pu encore continuer. Je pensais bien être fort en ultra-endurance. J’en ai eu la confirmation. Pour moi, c’est le début d’une belle histoire avec l’ultra-trail. Clairement, j’ai encore envie de découvrir et de vivre des expériences comme celle-ci. ”

Gauthier Boclinville, finisher du Tor des Géants.
L'histoire entre l'ultra-trail et Gauthier Boclinville est loin d'être terminée. ©D. R.
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