Rebondissement au Chant des Cailles: la ferme ne s’opposera pas aux constructions
La porte-parole de l’ASBL la Ferme du Chant des Cailles nous confirme s’en remettre aux négociations entre la commune, la Région et le Logis Floréal, propriétaire du terrain.
Publié le 15-03-2022 à 11h37
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Suite à son assemblée générale du samedi 12 mars, l’ASBL de la Ferme du Chant des Cailles a envoyé une lettre à tous les camps engagés dans les négociations autour du terrain. Dans ce document, elle affirme qu’elle “ne s’opposera pas” aux constructions. Elle espère toutefois qu’elles auront le moins d’impacts possible et seront au maximum en dehors du périmètre des activités agricoles. L’ASBL se dit également prête à négocier un nouveau protocole avec le Logis Floréal, propriétaire du champ. Il y a un mois, le Logis Floréal avait en effet demandé à l’ASBL de prendre position "sachant qu’il y aurait des constructions."
Pour rappel, le terrain du Chant des Cailles, à Watermael-Boitsfort, appartient légalement à la coopérative de locataires sociaux le Logis Floréal. Lors de l’achat du terrain, cette coopérative s’est vu imposer comme condition d’y construire des logements sociaux. En attendant le début des travaux, le Logis Floréal a donné l’accès au terrain à une ASBL, la ferme du Chant des Cailles, qui y développe une activité agricole citoyenne.
Aujourd’hui, le Logis a un projet de 70 logements sociaux prêt à être mis en œuvre par la Société du Logement de la Région Bruxelles Capitale (SLRB), tout en conservant l’activité agricole.
La ferme, suivie par la commune, s’est dans un premier temps opposée à la "bétonisation du site". De plus, un point de tension était apparu entre le modèle économique souhaité pour l’activité agricole par le Logis et par l’ASBL. Le Logis espérait que les futurs habitants pourraient bénéficier de produits de la ferme à des tarifs avantageux alors que l’ASBL souhaitait conserver son modèle actuel.
Le Plan Particulier d’Affectation du Sol (PPAS) lancé en 2019 pour planifier le développement de tout le quartier alentour, a rendu des conclusions positives pour des constructions de logements sur le terrain. Fin 2021, Olivier Deleuze, bourgmestre Écolo de la commune, décide alors de suspendre le PPAS et s’oppose catégoriquement à toute construction sur le site pour préserver l’activité de la ferme urbaine. Dans la foulée, le conseil communal de Watermael – Boitsfort du 15 février avait rouvert les négociations entre la commune, la Société du Logement de la Région Bruxelles Capitale (SRLB) et le Logis Floréal, propriétaire du terrain.
Les négociations commencent vraiment
Ces derniers jours, plusieurs acteurs nous confiaient être dans l’attente de la position de la ferme. Elle est donc connue aujourd’hui.
Olivier Deleuze salue cette ouverture “qui n’en est pas une petite”. “Je suis d’accord avec cette lettre et maintenant, je vais reprendre les négociations en défendant la ligne de l’ASBL”. Pour Martin Casier, conseiller communal PS qui défend le projet de logements sociaux, “cela va dans le bon sens et cette décision va surtout permettre une vraie co-construction du projet avec tous les acteurs.”
De nouvelles réunions de travail auront lieu entre la commune, le Logis et la SLRB. Cette dernière n’est pas tributaire des décisions de l’ASBL et de la commune pour lancer le projet de construction “mais préfère avancer avec un accord de tout le monde.” Dans les faits, aucun “accord” entre les partenaires n’est cependant encore signé.