Jemeppe: le personnel de l'administration communale en grève lundi
Après une assemblée générale d’une heure, jeudi, le personnel communal jemeppois a décidé de débrayer lundi. Le plan d’actions, présenté par le directeur général, ne les a pas convaincus.
Publié le 10-03-2022 à 19h45
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Ce jeudi matin était synonyme de dernière chance pour le directeur général de Jemeppe d’apaiser les tensions au sein de l’administration communale. Mais son plan d’actions, qui était en lien avec une analyse psychosociale de l’ensemble du personnel, n’a pas fait mouche. Les agents sont sortis dans le calme mais dépités de leur réunion au centre culturel Gabrielle Bernard de Moustier. Ils ont décidé, en concertation avec les syndicats, de partir en grève lundi.
Le plan proposé ne répond pas aux problèmes cités à plusieurs reprises dans nos éditions: besoin urgent d'un(e) responsable des ressources humaines, de nouveaux membres du personnel, problème de communication et de l'ingérence du politique dans le travail du personnel. "Pour ce dernier point, indique un employé, c'est le fait que des membres du collège disent aux agents communaux ce qu'ils doivent faire. Il y a l'idée de prioriser certains projets qui leur donneront une vitrine politique plutôt que de privilégier l'intérêt des citoyens."
Un autre employé ajoute: "Le politique dicte les priorités. On va préférer dégager des budgets pour refaire des routes plutôt que d'engager trois personnes. Ou encore: depuis plusieurs années, le juriste de la Commune est absent. Et depuis tout ce temps, il n'a jamais été remplacé. C'est le cas pour d'autres postes, dont le responsable des ressources humaines."
Il y avait tout de même une lueur d'espoir concernant ce poste qui permet de mettre en œuvre 80% du plan d'actions. Mais le candidat, après audition, s'est retiré. "Il s'agit donc plus d'un plan de bonnes intentions que d'actions, résume Laurence Clamar secrétaire régionale intersectorielle CSC. L'annonce de ce plan ne changera rien puisque la pierre angulaire n'a pas été trouvée. Si les travailleurs ont décidé de partir en grève, c'est parce qu'ils ont estimé être au bout de tous les processus et que l'administration est restée sourde à leurs revendications."
Une grève et puis?
Le préavis de grève a été déposé à l'administration communale. "Plus que le service Travaux, il couvre désormais l'ensemble du personnel", souligne Julien Michaux, délégué permanent CGSP.
Mais qu'attendre donc de cette grève qui commencera lundi à 8 h 30 devant le service Travaux d'Onoz? "Le but, c'est de donner de la visibilité aux revendications des agents et de faire bouger le politique et l'administration. Nous attendons des actes forts du politique et de l'administration qui, jusqu'à aujourd'hui, se renvoient la balle. Personne ne prend ses responsabilités. " Le problème, c'est que le plan d'actions dépend de l'engagement d'un responsable RH. Et si la Commune n'en trouve pas? Les travailleurs ne vont, sans aucun doute, pas débrayer chaque jour. Certains ont d'ailleurs indiqué qu'ils ne souhaitaient pas partir en grève pour ne pas perdre d'argent. "C'est au politique et à l'administration de trouver des solutions. Les agents sont dans un état de démotivation effrayant", conclut Laurence Clamar. Et on comprend qu'il faudra bien plus qu'un plan de bonnes intentions pour qu'ils retrouvent le moral.

Mais alors, si le collège insiste auprès du DG, pourquoi des engagements, même des remplacements, n'ont-ils pas été effectués plus tôt afin d'éviter cette situation? "Sincèrement, je ne sais pas", répond la bourgmestre.
Quant à l'ingérence du politique dans le travail quotidien des agents, la bourgmestre tombe des nues. "Je n'ai jamais entendu un échevin, en réunion du collège, indiquer qu'il préférait choisir un dossier plutôt qu'un autre car il donnerait davantage de visibilité. C'est faux. Il n'y a pas non plus de volonté, au collège, de dicter le travail des agents. Les balises sont respectées entre le politique et l'administration communale. Nous avons même mis en place des réunions structurées avec les responsables de chaque service pour le suivi des dossiers. Il n'est question que de dialogue, pas de prises de décision du politique."
Elle demande aux syndicats d'apporter des preuves concernant cette ingérence. "Et si c'est effectivement le cas, ces informations doivent remonter au collège."