Mons: 142 euros de jeton de présence pour un conseil de police de moins de cinq minutes!
Certains conseillers n'étaient pas encore arrivés que la séance était clôturée. Le chef de corps évoque un malheureux concours de circonstances.
Publié le 27-01-2022 à 18h11
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Le déplacement aura été de courte durée, voire carrément inutile pour certains membres du conseil de police de Mons-Quévy. Ce mercredi soir, alors que l’assemblée avait été convoquée, la séance publique aura été clôturée au bout de quelques minutes à peine. Conséquence, certains conseillers de police ont opéré un demi-tour avant même d’être entré dans la salle. Les jetons de présence – d’un montant de 195 euros brut soit 142 euros net – ont, en revanche, été versés aux conseillers présents.
"C’est une honte totale, il n’y a pas d’autres mots", peste Georges-Louis Bouchez (Mons en Mieux). "Le conseil était convoqué à 17h30, comme d’habitude. Il a visiblement commencé avec quelques minutes de retard, vers 17h35, ce qui n’a rien d’inhabituel. J’étais en chemin lorsqu’à 17h37, j’ai reçu un premier message m’annonçant que la séance était déjà levée! 150 euros de jeton de présence, donc, pour environ deux minutes de conseil!"
Pour le conseiller de l’opposition, le conseil n’aurait simplement pas dû être convoqué. "On peut comprendre qu’en début d’année, l’ordre du jour soit plutôt léger. Rien dans la loi ne stipule que le conseil doit se réunir à tout prix tous les mois. Les points de ce mois de janvier ne nécessitaient pas l’urgence et auraient donc pu être reportés au mois de février, ce qui aurait permis de proposer une séance plus dense."
Ou de proposer une autre solution: "Si certains points nécessitent un vote et donc une convocation du conseil alors que l’ordre du jour est léger, on pourrait imaginer ouvrir le débat et aborder des questions transversales et stratégiques, évoquer le fonctionnement de la zone de police, certaines problématiques spécifiques,… Je ne doute pas qu’il soit possible de trouver matière à étoffer les séances qui le nécessiteraient."
De son côté, le chef de corps de la zone de police Mons-Quévy évoque un malheureux concours de circonstances. "Je suis le premier à vouloir rationaliser les coûts et chaque euro dépensé au sein de la zone de police l’est de manière réfléchie et transparente", assure Jean-Hubert Nicolay. "On peut donc bien sûr regretter le déroulement de la séance de ce mercredi soir mais en réalité, le conseil a été maintenu parce que j’espérais pouvoir présenter un point important."
À savoir le rachat par la zone d’un bâtiment situé de l’autre côté du boulevard Sainctelette et appartenant à la société immobilière Toit & Moi. "J’espérais disposer de l’acte notarié afin de le présenter au conseil et d’évoquer le dossier. Mais il ne m’est finalement parvenu que ce jeudi matin. En d’autres circonstances, il est clair qu’il aurait été proposé de reporter les quatre points de l’ordre du jour au mois prochain. Ça s’est joué à quelques heures près."
Le quorum étant atteint ce mercredi soir, malgré le retard de quelques conseillers, la séance a donc bien été ouverte pour être clôturée quelques minutes plus tard. De son côté, Georges-Louis Bouchez a proposé aux membres de son groupe présents de reverser leur jeton de présence à une association de leur choix. Ce qui a été accepté par les principaux intéressés.