"Il y a des choses pratiquement irréparables": le parc du Cinquantenaire n’a pas échappé aux dégâts de la manifestation de dimanche
La manifestation de dimanche après-midi n’a pas fait que des blessés. On dénombre aussi d’énormes dégâts matériels. Les émeutiers ont mis le feu à des poubelles, dégradés des chantiers, mais également le parc du Cinquantenaire, à cheval entre la ville de Bruxelles et Etterbeek, classé depuis 1976.
Publié le 25-01-2022 à 15h30
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La manifestation de dimanche après-midi n’a pas fait que des blessés. On dénombre aussi d’énormes dégâts matériels. Les émeutiers ont mis le feu à des poubelles, dégradés des chantiers, mais également le parc du Cinquantenaire, à cheval entre la ville de Bruxelles et Etterbeek, classé depuis 1976.
Après la manifestation, le parc ressemblait à un champ de bataille. Des poteaux ont été arrachés, des pierres jonchaient le sol, qui lui-même a été fortement piétiné. " Imaginez un peu les dégâts après le passage de 20 000 à 30 000 personnes qui piétinent le parc, mais aussi les camions de 30 tonnes qui ont projeté de l’eau sur les émeutiers", explique Éric Vandevelde, architecte paysager et responsable du parc. Il ajoute que les dégâts des précédentes manifestations n’avaient pas encore pu être entièrement réparés. " On venait de réparer les portails aux entrées et ils les ont complètement pliés ", dit-il.
Comment réparer?
" On est en train de faire le bilan financier et on réfléchit à comment rénover car c’est un patrimoine espace vert, un parc classé. On travaille avec de la matière vivante et il y a des choses pratiquement irréparables parce que certains éléments paysagers ont plus de 30 ans", explique Éric Vandevelde.
L’architecte-paysagiste a peu d’espoir si les manifestations ne se déplacent pas sur un autre territoire. " N’y a-t-il pas d’autres endroits où organiser ces manifestations? Je suis d’accord que l’espace public soit utilisé pour les manifestations mais pas les parcs classés".
Le bourgmestre d’Etterbeek, Vincent De Wolf (MR), est du même avis. Selon lui, un parc urbain de cette taille doit servir d’espace paisible pour les riverains. " Tout est classé et autour c’est une Ziché (patrimoine esthétique, historique ou culturel). Donc on va voir avec mes collègues s’il est possible de déplacer les manifestations mais le tout est de voir où. Il faudra aussi vérifier ce qu’il s’est passé aussi et identifier les personnes venues pour casser", explique-t-il.
Qui va payer?
" Bonne question, je ne sais pas car dans un premier temps on doit chiffrer et envoyer notre bilan au bourgmestre de la Ville. Bruxelles-Environnement a toujours refusé les manifestations, surtout dans un espace vert parce que ce n’est pas fait pour ça", explique Éric Vandevelde.
Jusque maintenant, c’est Bruxelles Environnement qui payait les réparations. " C’est du vandalisme, mais les casseurs n’ont forcément pas les moyens, donc vu l’ampleur des dégâts, je ne sais pas qui payera, on n’a jamais vu ce type de dégradations", ajoute-t-il.
Selon Vincent De Wolf, si les casseurs sont identifiés, ils devront répondre de leurs actes s’ils sont solvables. Mais selon lui, ce ne sont pas les seuls coupables." Là, les organisateurs n’ont pas pu gérer, et je les stigmatise". Les polices d’assurance seront aussi contactées.
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