Expo des photographes de presse: un dernier regard pour André Dubuisson
Amoureux de Namur, le photographe André Dubuisson exposera pour la dernière fois parmi les photographes de presse namurois à la galerie du Beffroi, dès ce vendredi 21 janvier.
Publié le 21-01-2022 à 06h00
Non, André Dubuisson, 78 ans, ne rangera pas son appareil photo. Il ne fermera pas non plus ses yeux sur l’actualité namuroise. Mais puisqu’il ne publiera plus ses photos dans un média écrit payant (il était le photographe du magazine Confluent), il vivra, du 21 janvier au 13 février, sa dernière exposition des photographes de presse namurois organisée par la Ville de Namur.
André Dubuisson, c’est la dernière fois que vous exposerez votre regard sur l’actualité de l’année écoulée. Votre sentiment?
Vous savez, à mon âge, on devient de plus en plus philosophe. On ne peut pas être éternellement. C’était une belle reconnaissance mais ça n’a pas changé ma vie. J’ai bien vécu, j’ai bien profité. Je ne suis pas triste, je replonge plutôt dans mes souvenirs. Comme celui de mon premier reportage en 1968 pour l’inauguration du Relais Patro de Natoye par le roi Baudoin et la reine Fabiola (NDLR: relais qui n’existe plus aujourd’hui). En tant que photographe, je pouvais approcher le roi et la reine sans aucun problème. Aujourd’hui, c’est impossible.
Sur les huit photos que vous proposez, quel est votre coup de cœur?
Celle du bataillon des Zouaves de Malonne aux dernières Fêtes de Wallonie. C’est le moment où il quitte le centre-ville. On ressent toute la fatigue après une journée de marche. Elle est très expressive. Je l’ai intitulée "La retraite".
Et si vous ne deviez en choisir qu’une sur vos 31 années passées parmi les photographes de presse namurois?
Je choisirais la dernière messe de l’Abbé Paul Malherbe. Je l’ai photographié de dos. J’adore cette photo, pour moi elle est très expressive et avait fait la couverture du magazine Confluent. J’aime aussi celle avec le roi Philippe et la reine Mathilde en train de boire un pékèt.
Quel est votre style? Vous évoquiez précédemment l’expression de vos photos.
C’est exactement cela. J’aime quand elles parlent tout de suite et qu’il ne faut pas chercher leurs significations pendant 30 minutes. Une photo de presse doit vous apporter toutes les informations nécessaires, des sensations dans l’immédiat. C’est la grande différence avec l’art. Je cherche toujours des personnes avec de l’expression sur leur visage.
Vous êtes aussi un amoureux du centre-ville de Namur.
Oui, mais pas que. Je me balade aussi à Temploux, Belgrade, tous les villages en périphérie du centre-ville et toujours sur le territoire namurois. J’ai toujours travaillé pour Confluent et il n’y avait, pour moi, aucun intérêt à immortaliser les événements dans d’autres communes.
Après cette dernière exposition, sera-t-il encore possible de découvrir vos derniers clichés?
Tant que je marcherai, je continuerai à faire des photos. Et si ma vue me lâche, j’utiliserai l’auto focus (rires). Je continuerai en tant que photographe du gouverneur de la province, Denis Mathen. Et j’ai également ouvert une page Facebook intitulée Namur Photopresse où je continue à publier les clichés de la vie namuroise. Je resterai donc actif, toujours dans le domaine de la photo. Et si on me demande de revenir à l’exposition des photographes de presse namurois, je ne dirai pas non!
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