Des modules Îles de Paix "pour qu’ils aient le droit de vivre décemment"
Du Bénin au Pérou en passant par la Belgique, l’ONG belge Îles de Paix sensibilise aux droits des agriculteurs et à la transition agroécologique. Outre le traditionnel "petit bonhomme", des bénévoles vous proposent depuis ce vendredi matin plusieurs produits alternatifs et originaux.
Publié le 14-01-2022 à 16h54
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Après une année rendue très compliquée en raison de la crise sanitaire, les bénévoles d’Îles de Paix reviennent en nombre ce week-end pour vous proposer, aux quatre coins de la Wallonie, leurs traditionnels modules – entre autres choses, lire ci-dessous – afin de soutenir les nombreux projets menés par l’ONG belge.
La directrice de l'organisation basée à Huy, Marie Wuestenberghs, développe: " L'argent récolté durant cette campagne servira à financer les programmes que nous menons tant en Amérique latine (NDLR: plus précisément au Pérou) qu'en Afrique, où nous sommes présents au Bénin, au Burkina Faso, en Tanzanie et en Ouganda".

Circuits courts
Si, depuis une dizaine d’années, l’ONG s’intéresse tout particulièrement aux systèmes alimentaires, elle aspire aujourd’hui à concentrer une large partie de ses activités autour des enjeux concernant l’agriculture familiale.
"C'est-à-dire les fermes de petite envergure, propriétés de familles qui tentent de vivre ou survivre grâce à leur production propre, précise Marie Wuestenberghs. Or, les enjeux sont parfois très différents d'un pays à l'autre et même parfois d'un village à l'autre. Cela dépend de nombreux facteurs, comme la couverture des sols, les produits cultivés localement ou encore les traditions culturelles locales. Nous défendons ces agriculteurs afin qu'ils aient le droit de vivre décemment, c'est-à-dire qu'ils puissent produire suffisamment et vendre à des prix décents."
Pour cela, l’ONG poursuit localement des actions de sensibilisation au circuit court, une problématique qui a tendance aussi à se (re)développer chez nous.
"Ces populations sont confrontées au final aux mêmes enjeux que nous", sourit la directrice. Et aux mêmes aberrations: " Il est étonnant de constater que, sur de petits marchés au Burkina Faso par exemple, on y trouve des oignons produits aux Pays-Bas parce qu'ils sont deux à trois fois moins cher que ceux cultivés sur place!"
L’influence de l’Occident
L’une des raisons de cette absurdité provient de l’importation d’un certain modèle agricole à l’Occidental.
"Les agriculteurs des pays où nous intervenons se retrouvent dans un système de filières de spécialisations. Ils plantent exclusivement du maïs ou du coton parce qu'on leur a dit que c'est ce qui poussait le mieux sur leurs terres. Le problème est que lorsqu'une récolte est mauvaise ou que le marché dégringole, ces agriculteurs se retrouvent sans autres ressources."
«Apprends-lui à pêcher…»
Fidèle au dicton "Si tu donnes un poisson à un homme, il mangera un jour; si tu lui apprends à pêcher, il mangera toujours ", l'ONG belge fondée par le Père Dominique Pire ne reste jamais très longtemps au même endroit.
"Notre objectif est de créer une dynamique locale, c'est la raison pour laquelle nous travaillons essentiellement avec des locaux dans les pays où nous sommes actifs, explique Marie Wuestenberghs. Après une dizaine d'années, lorsqu'elle s'est enclenchée de façon durable, notre ONG se retire pour laisser la place à cette dynamique." De quoi pouvoir alors s'orienter vers de nouveaux projets.

En Belgique aussi
Mais l’étranger n’est pas le seul terrain d’action de l’organisation.
"Non, nous proposons également pour de nombreuses classes en Belgique un programme d'éducation à une citoyenneté mondiale et solidaire. L'idée est de s'interroger sur ce que signifie être citoyen du monde aujourd'hui. Et de comprendre que les choix que nous posons ici ont un impact à l'autre bout de la terre."

Et si l’objectif cette année est de soutenir des producteurs d’Afrique et d’Amérique latine (lire ci-dessus), l’organisation n’en oublie pas moins la dimension locale de son action, puisque cette originalité a été réalisée par un maître papetier d’Éghezée (province de Namur).
60 pour une sphère
"Quant à notre module traditionnel, lui aussi est fabriqué en Belgique, reprend Olivier Detournaij. Plus précisément à Anderlecht."
Ceux-ci vous seront proposés par les bénévoles au prix de 6 euros (pour 4 unités). De quoi, sans doute, vous aider à réaliser la fameuse sphère, symbole de l’ONG. "Pour cela, il en faut 60", glisse encore Olivier Detournaij.
L’Homme de Vitruve
Mais au fait: savez-vous à quoi fait référence ce fameux module en plastique? Créé par l'artiste belge Paul Gonze en 1986, ce "petit bonhomme" devenu la mascotte de l'organisation s'est inspiré de la "figure de l'homme dans un cercle" de Léonard de Vinci, dessin réalisé vers 1490 et connu sous le nom d'Homme de Vitruve. Pour Îles de Paix, ce module aux bas grands ouverts " appelle autant à l'aide que la bienvenue. L'anthropomorphisme du module exprime la réciprocité des échanges entre ceux qui peuvent aider aujourd'hui et ceux qui le pourront demain".
De nombreux autres produits
Outre ces deux types de modules, les bénévoles proposeront également à la vente tout au long du week-end les bracelets (6 euros l’unité) aux couleurs d’Îles de Paix.
De nombreux autres produits de soutien sont enfin disponibles en ligne sur le webshop de l'ONG.
shop.ilesdepaix.org