Des SMS frauduleux pour plus de 2 millions d’euros
Ils se faisaient passer pour l’opérateur téléphonique et prétendaient aux victimes qu’elles devaient se faire rembourser.
Publié le 03-11-2021 à 19h35
La chambre du conseil de Liège examine le renvoi devant le tribunal correctionnel de Liège de trois hommes d’origine marocaine âgés de 28, 34 et 37 ans, dans le cadre d’un énorme dossier de SMS frauduleux lié à une organisation criminelle.
En effet, ce dossier – qui fait pas moins de 17 cartons – examine des escroqueries commises dans toute la Belgique et qui concernent pas moins de 188 victimes!
Selon le parquet fédéral, en charge du dossier, les intéressés auraient acheté des cartes SIM pour envoyer des milliers de SMS frauduleux dans lesquels les utilisateurs étaient informés que l'opérateur voulait les rembourser d'une "erreur de facturation".
Les personnes étaient invitées à suivre un lien pour se voir rembourser. Les organisateurs questionnaient les victimes sur leurs données bancaires.
Les escrocs utilisaient les données bancaires pour vider les comptes des victimes.
Dimension internationale
Cette affaire a pris des proportions internationales et ce réseau a provoqué des victimes dans le monde entier.
La justice liégeoise va examiner des faits qui se sont produits sur le territoire belge et ont débuté le 9 février 2018, jusqu’au 3 mai 2021.
En tout, selon le parquet fédéral, les suspects auraient détourné un total de plus de deux millions d’euros! Ils ont fait des victimes à Dinant, Forest, Aubange, Seraing, Wavre, Plombières, Melle, Mettet, Braine-l’Alleud, Montigny-le-Tilleul, Charleroi, Uccle, Tournai, Namur, ou encore Liège, Nandrin ou Villers-le-Bouillet. Seul un des trois suspects a été remis en liberté après le versement d’une caution.
Bracelet électronique
"Mon client est tout en bas de l'échelle", indique Me Nathan Mallants qui défend un autre inculpé. "L'affaire est réalisée depuis le Maroc. Mon client a collaboré dès le début de l'enquête."
L’avocat a demandé que son client poursuive sa détention sous la surveillance d’un bracelet électronique.
Me Christophe Van der Beesen a également plaidé la remise en liberté de son client sous la surveillance d'un bracelet électronique. "Le débat aura lieu au niveau du tribunal correctionnel par rapport à la qualification des faits, indique l'avocat. Il y a eu une fraude, mais il faudra faire le tri dans les préventions."
La chambre du conseil rendra sa décision en décembre prochain.