Triathlon: Stéphanie Louppe garde Hawaï dans le viseur (vidéo)
Parce qu’à 42 ans, elle ne se lasse pas de ces efforts intenses que réclame le triathlon, parce qu’elle accumule les performances, on vous propose un gros plan sur Stéphanie Louppe.
Publié le 24-10-2021 à 16h34
Le numéro 1 de la rue de la Légende, à Hachy. C’est là que réside Stéphanie Louppe. On ne sait si cette dénomination fait directement référence à l’occupante des lieux et au palmarès que celle-ci s’est forgé en triathlon, mais ses succès et performances la placent assurément dans les plus hautes sphères de la hiérarchie féminine provinciale. Là où trône toujours Jessica Mayon, plusieurs fois championne nationale au tournant du millénaire.
Mais si Mayon a essentiellement brillé durant sa jeunesse, Stéphanie Louppe, elle, ne s’est découvert une passion pour le triathlon qu’après avoir franchi le cap de la trentaine.
Partageant sa vie avec un triathlète, en l'occurrence François Clément, depuis près de dix ans alors, elle devait bien finir par s'y mettre elle aussi. «J'ai commencé la pratique du triathlon peu après la naissance de notre fille Émilie, rembobine-t-elle. C'était en 2010. Dans la foulée, j'ai participé au triathlon sprint de Saint-Léger (NDLR: 750 m natation, 20 km vélo, 5 km à pied). Et j'ai accroché immédiatement.»
Jusqu’à 20 h par semaine
À tel point qu’elle ne s’est plus arrêtée depuis lors. Désormais âgée de 42 ans, elle enchaîne les épreuves et les heures d’entraînement jusqu’à en cumuler une vingtaine par semaine lorsqu’elle prépare des triathlons longue distance, les fameux Ironman (3,8 km; 180 km, 42 km). Et quand elle s’aligne quelque part, ce n’est généralement pas pour y faire de la figuration. Au triathlon de Gérardmer, dans les Vosges (1,9 km; 90 km; 20 km), elle domine sa catégorie d’âge depuis six ans, à l’exception de l’édition 2018, lorsqu’une crevaison l’a empêché de conserver la 1re place. Et se hisse bon an mal an dans le top 10 toutes catégories confondues (meilleur chrono en, 2016: 5 h 28.52). Cette année, au triathlon de l’Alpe d’Huez, elle a terminé 9e dame et 1re de sa catégorie, s’offrant au passage le 6e chrono toutes catégories confondues dans la célèbre ascension aux 21 lacets (en 1 h 01.36).
Unique et jamais lassant
Voilà pour les quelques exemples dans un palmarès déjà bien fourni. Place aux impressions à présent. Parce que, pour Stéphanie, le triathlon est avant tout une affaire de sensations, de bien-être voire de mode de vie. «Je ne vois pas le triathlon comme une simple succession de trois sports, dit cette maman de deux enfants, kiné dans un cabinet de Pétange. C'est un ensemble et c'est ce qui le rend unique et jamais lassant. Passer ainsi d'une discipline à l'autre, cela évite la monotonie à l'entraînement. Et cela contribue à mon bien-être. Le plaisir de s'entraîner, le plaisir en course aussi, et ça, c'est le summum. Au fil des années et de ma progression, je me suis ainsi habituée à un entraînement de plus en plus intensif. On se prend au jeu, on se fixe des objectifs de plus en plus élevés. L'entente au sein du club (NDLR: le PowermaXx et ses quelque 140 affiliés) et le fait que c'est devenu une activité familiale (ses deux enfants s'y sont mis aussi) sont évidemment des éléments qui accentuent encore plus ma motivation.»
Un ticket double pour Hawaï?
Jusqu'où celle-ci la conduira-t-elle? Peut-être bien jusqu'à Hawaï et ses Mondiaux, le Graal des triathlètes, l'incontournable rendez-vous des meilleurs spécialistes. «Après l'Ironman de Zürich en 2019, j'avais décroché ma qualification pour ces Mondiaux, rappelle-t-elle. Mais je l'ai refusée. Parce que François, qui est prof de sciences à Cardijn-Lorraine, n'aurait eu l'autorisation de s'y rendre que s'il s'était qualifié lui aussi. Mais il avait fini 7e de sa catégorie alors qu'il n'y avait que cinq places qualificatives. Je n'avais pas envie de m'y rendre seule. Un peu plus tard, on a appris que des places qualificatives se libéraient chez les messieurs; François pouvait donc en profiter, mais comme j'avais déjà refusé de mon côté, je ne pouvais faire marche arrière. C'était rageant.»
Et partie remise peut-être… «Avec François et une petite dizaine de membres du club, on s'est inscrit au triathlon de Klagenfurt, en Autriche, programmé en juillet 2022, révèle Stéphanie. Là aussi, des places sont à pourvoir. Mais normalement, il n'y en aura qu'une par catégorie d'âge. Ce ne sera pas simple. Celle qui a gagné cette année dans ma catégorie a fini en moins de 10 h. Moi, à Zürich, j'avais mis 10 h 16. Mais je vais tâcher d'améliorer encore la qualité de mes entraînements et je réfléchis d'ailleurs à l'idée de reprendre un entraîneur individuel. On ne se met aucune pression, mais on va tenter le coup. Ce sont de tels objectifs qui permettent d'avancer.»