VIDÉOS | Découvrez les 3 nominés au Godefroid «culture» de la province de Luxembourg
La Province peut se targuer d’être l’écrin de nombreux joyaux luxembourgeois. Voici les trois premiers, de la catégorie culture, sur les 18 nominés.
- Publié le 17-10-2021 à 19h36
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David Reiland: l’orchestre est son instrument
Le jeune chef d’orchestre David Reiland présente un parcours musical pour le moins prestigieux. Il se produit aux quatre coins du globe.
À 41 ans, David Reiland a déjà à son actif un parcours musical pour le moins impressionnant. Originaire de Bastogne, il a longtemps résidé en Lorraine (Athus et Arlon). «J'ai commencé la musique à l'académie à 5 ans. J'ai très tôt en contact avec l'écriture, l'orchestration et la direction. Pour l'anecdote, j'ai créé mon propre orchestre au sein de l'Athénée royal d'Arlon. En six ans, cet orchestre est passé de six à 27 musiciens, se souvient-il avec un brin de nostalgie. J'ai toujours été fasciné par le geste et le mouvement qui donne vie à la musique. L'orchestre est mon instrument et la particularité est que le chef d'orchestre ne reçoit son instrument qu'à la fin de ses études. C'est un métier visuel, sans doute le moins connu, le moins compris dans le domaine de la musique, mais sans conteste celui qui facine le plus.»
Ses études de direction et de composition au Conservatoire royal de musique de Bruxelles et au Mozarteum de Salzbourg en poche, il lance sa carrière à la tête de nombreux orchestres prestigieux: Mozarteum Orchester, Münchner Symphoniker ou l’Opéra de Leipzig. Le chef devient ensuite directeur artistique et musical de l’Orchestre de Chambre du Luxembourg de 2013 à 2017.
De Metz à Séoul
En 2018, il devient directeur musical et artistique de la Cité musicale de Metz, où il vient d'être reconduit pour trois années supplémentaires. David Reiland est également directeur musical du Sinfonietta de Lausanne et, depuis 2019, il est premier chef invité de l'Orchestre Symphonique de Munich. De Düsseldorf également. Et en janvier prochain, c'est à Séoul que la musique le mènera: «Je prendrai en effet la direction artistiques et musicales de l'Orchestre symphonique de Corée.»
À côté de ses activités musicales «permanentes» le chef est invité à diriger des orchestres aux quatre coins du globe.
David Reiland a trois piliers musicaux: «Mozart tout d'abord qui m'accompagne depuis le début. Mais aussi la musique française et germanique du XIXe siècle (Berlioz, Saint-Saens, Ravel, Debussy, Schumann, Brahms,… Mais encore la musique contemporaine, la création même si je n'ai plus le temps de m'y consacrer.»
Marie-Béatrice Nickers, l’atout «Chœur»
Musicienne dans l’âme, pianiste, Marie-Béatrice Nickers s’épanouit dans la direction de plusieurs chœurs, amateurs et professionnels.
Marie-Béatrice Nickers est une passionnée. Chanteuse, pianiste, chef de chœur, pédagogue se définit avant tout comme «musicienne». Elle est véritablement intarissable quand elle évoque ses différents projets choraux. «Le chant choral et moi, c'est une longue histoire. J'ai découvert le chant avec ma première professeur de musique, Nelly Bertholet, qui avait une école à Neufchâteau et qui possédait ce talent incroyable de faire aimer la musique à ses élèves.»
L'artiste Libramontoise étudie ensuite le piano au Conservatoire royal de Bruxelles avec Robert Leuridan et Daniel Blumenthal. Au cours de sa carrière musicale, elle a également étudié le chant et la Direction de Chœurs avec Pierre Cao. Elle prend, en 1987, la direction de la «Tournerie», l'Ensemble vocal de Libramont-Chevigny, qui, composé d'une trentaine de chanteurs amateurs, se produit chaque année dans une dizaine de concerts très ambitieux. Et chez Marie-Béatrice Nickers, toujours ce rôle de transmission qu'elle affectionne: «Le chant, c'est la base de la musique, le terreau dans lequel on devient musicien. Avec la Tournerie, on forme une équipe très motivée». Depuis se sont succédé de nombreux grands concerts, comme ceux du 30e anniversaire en 2017 ou encore cette participation au spectacle commémorant les 900 ans de l'abbaye d'Orval. «Outre les traditionnels concerts de Noël, la Tournerie est plongée dans la préparation du spectacle «Canto General», prévu en octobre 2022, sur des poèmes de Pablo Neruda et une musique de Nikis Theodorakis dans le cadre de notre 35e anniversaire.»
Par ailleurs professeur à l’Académie de musique d’Arlon, Marie-Béatrice Nickers y est à l’origine du projet «En Chœur à l’Académie». Elle dirige également, depuis 2007, «Appasionato», le chœur de chambre de la province de Luxembourg, composé de professionnels. Ensemble qui s’est notamment déjà produit trois fois au Juillet musical et qui a interprété ce dimanche le prestigieux Requiem de Mozart à la basilique de Saint-Hubert en hommage à Patrick Nothomb.
Firmin Decerf, une vie dédiée à l’orgue
Organiste liturgique, concertiste, compositeur et pédagogue, le Bastognard Firmin Decerf a voué sa vie à l’orgue. Un instrument qui l’a fait voyager à travers le globe.
La passion de l'orgue est née très tôt chez Firmin Decerf. «Petit, je me souviens que ma maman écoutait la messe des Malades captée à l'abbaye de Clervaux et, retransmise par RTL. Je collais l'oreille contre la radio tant j'étais fasciné par l'orgue. Et à 15 ans, j'ai joué la messe de minuit à Bastogne sur un orgue électronique». Après l'apprentissage du piano, le jeune Bastognard poursuit ensuite ses études à l'Institut Lemmens (Malines) où il a étudié l'orgue et la pédagogie musicale. Après ses études, Firmin Decerf devient l'organiste titulaire de l'église Saint-Pierre de Bastogne. Après quelques années, il se voit doter d'un orgue Schumacher. «Un orgue superbe grâce auquel nous avons joué de belles liturgies et sur lequel, durant 15 ans, de nombreux musiciens se sont succédé lors du festival dédié à l'orgue organisé à Bastogne.»
Firmin Decerf excelle également dans l'art de l'improvisation. Un talent qu'il approfondira au contact de Pierre Cochereau, qui fut l'un des organistes de la cathédrale Notre-Dame de Paris. «Un orgue sur lequel j'ai également pu me produire. Un beau souvenir.»
Firmin Decerf a régulièrement donné des concerts en Belgique et à l’étranger. Il a même effectué deux tournées de concerts d’orgue aux États-Unis, dont l’une avec l’Ensemble bastognard «La Chanterelle». Il a également enregistré plusieurs CD. Il est également professeur émérite d’orgue et d’improvisation à l’IMEP à Namur.
L'organiste bastognard nourrit encore de beaux projets musicaux. Il se produira ainsi à l'église Saint-Eustache de Paris dans la nuit du 23 au 24 octobre. «Je m'y produirai dans le cadre du 10e anniversaire du festival Orgue en France créé par Olivier Lapry, l'un des titulaires de l'orgue Notre-Dame de Paris. Durant 12 heures, 60 organistes, dont je ferai partie, se succéderont pour improviser sur le grand orgue.»
Julien Bil