Didier Gosuin sur le Covid Safe Ticket: «Le gouvernement bruxellois va tuer les snacks et sandwicheries»
Il faudra un pass sanitaire pour acheter un sandwich dans un snack mais pas chez le boucher ou la supérette du coin… Didier Gosuin assure que l’ordonnance telle qu’elle est rédigée va tuer ce secteur d’activité.
Publié le 20-09-2021 à 15h02
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L’ordonnance réglant les modalités relatives à l’instauration du Covid Safe Ticket au 1er octobre prochain est perfectible, dénonce le bourgmestre d’Auderghem Didier Gosuin (Défi). D’un côté, c’est logique. Elle n’a passé, pour l’heure, que le premier filtre du gouvernement. Elle doit encore être soumise à une analyse juridique plus poussée puis être validée en 2e lecture puis passer le filtre du Conseil d’État, etc.
Pourtant. L’ancien ministre dénonce plusieurs incohérences, sur le fond. Dont une qui risque de mettre le secteur des snacks et sandwicheries au tapis. “Cette ordonnance précise clairement que pour entrer dans un établissement Reca, il faudra montrer son pass sanitaire. Or, les snacks et sandwicheries font partie de ce secteur. Ils et elles ont le même code NACE”, explique Didier Gosuin. “Donc, le gérant d’un snack ou d’une sandwicherie va devoir tout faire tout seul : contrôler le pass sanitaire, éventuellement la carte d’identité, préparer ses commandes, encaisser, etc. C’est tout simplement ingérable. Ceci alors qu’il ne faudra pas de Covid Safe Ticket pour acheter un sandwich chez le boucher ou la supérette juste à côté. De même, le livreur de Deliveroo ou autre n’aura pas besoin de Covid Safe Ticket pour récupérer une commande et la livrer car il ne sera pas considéré comme visiteur alors que le client qui vient chercher son sandwich lui-même bien.”
Soit ils devront fermer boutique, soit ils seront incapables de faire respecter la mesure. Sur Auderghem en tout cas, je serais bien incapable de faire respecter l’ordonnance. Sauf si je fais fermer tous les snacks!
De fait, l’ordonnance cadre la notion de “visiteur”, qui doit présenter son CST. Le gérant, les employés, le livreur ou le fournisseur qui entre dans l’établissement ne doit pas présenter de CST. Il doit tout de même rester masqué. Selon Didier Gosuin, cette mesure «va tuer tous les petits snacks et les petits commerces» qui travaillent seuls. “Soit ils devront fermer boutique, soit ils seront incapables de faire respecter la mesure. Sur Auderghem en tout cas, je serais bien incapable de faire respecter l’ordonnance pour ce secteur. Sauf si je fais fermer tous les snacks!”
Autre incohérence : comment les gérants de ces sandwicheries vont-ils gérer les élèves de secondaire venant chercher leurs sandwiches sur le temps de midi? “Celui qui a 15 et 11 mois n’aura pas besoin de pass sanitaire, son ami de 16 ans et 3 jours bien? C’est le gérant qui demandera la carte d’identité aux élèves? Là encore, c’est ingérable”, pointe l’élu Défi.
Pas de CST en terrasse, je veux bien mais, selon l’ordonnance, il en faut un pour entrer dans l’établissement, ne serait-ce que deux minutes. Que fait le client s’il a une envie pressante?
En clair, Didier Gosuin reproche au gouvernement bruxellois d’avoir oublié un secteur entier, très important à Bruxelles : celui des snacks et des sandwicheries, plus largement de la vente à emporter. Il a fait remonter ses observations au gouvernement.
Dernier écueil, plus anecdotique – encore que : la différence entre la consommation d’un repas/d’un verre en terrasse ou à l’intérieur. “Pas de CST en terrasse, je veux bien mais, selon l’ordonnance, il en faut un pour entrer dans l’établissement, ne serait-ce que deux minutes. Que fait le client s’il a une envie pressante?”
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