VIDÉO | Malou veut mettre fin au «diktat» du cheveu lisse

La Liégeoise Malou Lourtie veut lancer son concept store pour que les cheveux «texturés» ne soient plus les éternels délaissés.

Benoît Robaye

Cheveux «texturés»? C'est-à-dire bouclés, frisés, crépus (BFC)... Ils sont les éternels délaissés des circuits traditionnels, si l'on en croit l'expérience de Malou Lourtie. La faute au «diktat du cheveu lisse». Revenue à son cheveu naturel il y a 10 ans, la trentenaire veut lancer son concept store «Kiburi», en vue de partager son expérience.

«J’avais défrisé mes cheveux pour un mariage: le début de la fin! Il fallait continuer à les défriser deux fois par an, les produits me brûlaient le crâne», se souvient la jeune femme de 38 ans. «J’ai continué jusqu’à l’âge de 28 ans, puis je suis tombée sur des vidéos qui montraient comment les soigner pour les laisser au naturel. Une véritable révélation!»

Le marché est davantage orienté vers le cheveu lisse

Malou Lourtie veut faire décoller les cheveux «texturés».
Malou Lourtie veut faire décoller les cheveux «texturés». ©D.R.

En quête de produits, conseils, techniques, Malou se rend vite compte qu’il est «compliqué», en Belgique, de trouver des produits et conseils adaptés aux cheveux texturés. «Le marché est davantage orienté vers le cheveu lisse. Certes, il existe des salons de coiffure dits «afro», mais ce terme recouvre souvent des soins pour le cheveu dénaturé (défrisage ou lissage excessif) ou artificiel (extensions, tissages). Ces alternatives sont privilégiées, car aucune solution n’est proposée pour entretenir facilement les cheveux texturés au naturel».

La Liégeoise et sa chevelure crépue naturelle nourissent donc l'ambition d'ouvrir un commerce de proximité en Cité ardente, complété d'un e-shop, consacré aux cheveux texturés. Si tout se passe comme espérée, dans un premier temps, elle serait présente dès cet été au «Léopold, commerce partagé», une cellule mise à la disposition de créateur·trice·s de Liège souhaitant se confronter à la réalité de leur marché.

Trouver des produits et accessoires de qualité, adaptés aux cheveux texturés, ne devrait pas être une chasse au trésor

Pourquoi «Kiburi»? Cela signifie fierté en swahili, sa langue maternelle. «Depuis le retour à mon cheveu naturel («big chop» comme disent les Américains), j’ai pu me reconnecter à mes origines congolaises et en être fière. Le besoin de modèle, l’importance de la représentation est primordiale pour stimuler la confiance et l’estime de soi».

«Trouver des produits et accessoires de qualité, adaptés aux cheveux texturés, ne devrait pas être une chasse au trésor, mais quelque chose de normal», insiste Malou.

Malgré une forte demande et un marché du cheveu bouclé-frisé-crépu en pleine expansion, les formations académiques peinent à se moderniser, a constaté Le Monde en creusant le sujet sur le marché français sous le titre «Coiffure afro: en finir avec 'l'apartheid capillaire'».

Malou Lourtie a lancé une campagne de crowdfunding pour mener à bien son projet d’entreprise «Kiburi».
Malou Lourtie a lancé une campagne de crowdfunding pour mener à bien son projet d’entreprise «Kiburi». ©D.R.
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