VIDÉO | Manif à Namur: l’amertume des «marchands de bières»
Une cinquantaine de camions de négociants en boissons défilent dans les rues de Jambes et Namur pour faire part de leur amertume. Le secteur n’a droit à aucune prime. Et pour eux, c’est… imbuvable.
Publié le 04-03-2021 à 12h51 - Mis à jour le 04-03-2021 à 15h44
Depuis 9 heures, une cinquantaine de camions effectuent des tours de manège en bord de Meuse, entre Jambes et Namur.
«Je pense que c'est la première fois qu'on descend dans la rue pour manifester. On n'est pas habitué à cela», rappelle José Delsart, l'un des leaders wallons du secteur.
Cette amertume est générée par la différence de traitement que connaissent les négociants en boissons, qu’ils soient implantés en Wallonie ou en Flandre.

«Du côté flamand, deux mécanismes d'aides sont prévus», souligne Guy Dewulf, directeur de la fédération belge des distributeurs. «En Wallonie, il n'y a absolument rien.»
«Quand on additionne les deux périodes, cela fait huit mois de confinement. Avec l'horeca fermé et les festivités annulées, on tourne à 10 ou 20% de notre activité habituelle», épingle Sébastien Hallet, à la tête d'une société familiale active depuis… 1898. «On a dû désassurer cinq camions qui ne roulent plus. On continue à avoir des charges, des frais. Au premier confinement, il faisait beau, l'humeur n'était pas trop mauvaise. Beaucoup de gens ont fait fonctionner le commerce, en vente directe. Mais là, ces derniers mois, ce n'est plus du tout la même chose…»
Petits mais essentiels
Maillon essentiel de tout un secteur économique, les négociants se sentent pourtant sacrifiés par rapport aux autres acteurs. «En Wallonie, nous représentons 800 emplois et 400 millions d'euros de chiffre d'affaires», situe Guy Dewulf, pour la FeBeD. «Mais les distributeurs joueront aussi un rôle essentiel pour la reprise.» Ils sont souvent là pour venir en soutien des cafetiers, notamment en laissant patienter quelques factures après les premières livraisons.
Tous ces arguments sont présentés par les leaders du secteur au ministre-président Elio Di Rupo, à l'Élysette. «Qu'on arrête de dire qu'il n'y a pas d'argent en Wallonie. Il n'y en avait pas plus en Flandre et le gouvernement a décidé d'emprunter pour soutenir son économie», insiste encore José Delsart.
Trouver des solutions qui contenteront tout le monde, ce ne sera pas de la petite bière.