VIDÉO | Quand l’horeca se réinvente en confinement: des «pépites» qui «ont un sens»
Avec le confinement, le restaurant de Catherine Mathieu a nécessairement dû se réinventer pour survivre à la crise. D’une «cave à manger» où partager une assiette ou déguster un grand vin était la norme, cette Namuroise propose aujourd’hui un concept innovant liant à la fois les services d’un restaurateur (à emporter) et ceux d’une épicerie fine, voire d’une boutique de créations artistiques. Rencontre.
Publié le 19-01-2021 à 17h53
Cela fait désormais trois mois. Trois mois que les portes des établissements horeca demeurent fermées, à moins de pratiquer exclusivement le «take away». Après un premier confinement déjà catastrophique pour le secteur, nombreux sont les restaurateurs qui, aujourd’hui, sont au bord du gouffre.
Dans ce contexte tempétueux, d’autres parviennent néanmoins à survivre, non sans avoir dû faire preuve d’une certaine dose de créativité et avoir ainsi adapté la formule qu’ils proposaient jusqu’alors.
L’obligation de se réinventer en confinement: voilà ce qui a permis, par exemple, à Catherine Mathieu, chez Pepite, à Namur, de développer son nouveau concept.
Du vin et des paniers
«C'est une chose à laquelle je pensais déjà précédemment, mais le confinement m'a en quelque sorte forcé à la mettre en pratique», rembobine la restauratrice.
Avant le printemps le dernier, pousser la porte de chez Pepite permettait de venir déguster un bon vin ou de partager une assiette. «La plupart venaient d'ailleurs avant tout pour manger, comme dans un restaurant», poursuit celle qui a pendant plus de dix ans tenu un restaurant étoilé au prestigieux Michelin.
« Mais lorsque le premier confinement est tombé, je me suis recentrée vers ce que j'aime vraiment: le vin. Je le livrais moi-même. C'était assez pratique, car il y avait peu de monde sur les routes. Parallèlement, j'ai développé le commerce de petits paniers sympas pour certaines occasions comme la fête des mères ou celle des pères.»
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«Un mix de tout»
Pas facile toutefois de réaliser une marge simplement sur les bouteilles de vin. «J'ai donc dû endosser le rôle d'importatrice aux côtés de celui de caviste (NDLR: Catherine Mathieu est sommelière de formation). Cela a plutôt bien marché et j'ai continué à réfléchir à l'évolution de mon concept.»
Avec une réouverture programmée à la mi-octobre de l’année dernière, Pepite n’a pas pu rester bien longtemps ouvert: le 19 de ce même mois, le comité de concertation décrétait la fermeture de tout le secteur horeca.
«J'ai donc rouvert avec ce nouveau concept de plats à emporter, de boutique, d'épicerie… C'est un peu un mix de tout.»
Une fenêtre ouverte sur le monde
Et de fait: outre les plats «simples et bons» à emporter, Pepite propose désormais une gamme assez large de produits, et pas seulement de bouche.
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«Que ce soit des objets, des créations, de la nourriture, il s'agit de choses qui me font raisonner, à travers des personnes qui me font vibrer. Il y a une rencontre, il faut qu'il y ait quelque chose qui se passe, il faut que ça ait un sens. »
L’Italie en coup de cœur
Les produits apéritifs grecs de Cosma, les bons petits plats libanais de Nada ou encore le vin italien d'Olivier: l'ensemble des produits proposés dans la «cave à manger » de Catherine ont donc une histoire.
Parmi ceux-ci, beaucoup proviennent d'Italie. «Parce que j'ai une partie de ma vie dans ce pays, sourit la restauratrice devenue épicière et dont le compagnon est vigneron en Toscane. On retrouve donc les meilleures pâtes du monde! Ou du moins, celles que je préfère. Il y a aussi de la passata qui est juste parfaite, c'est magique. Depuis peu, on importe directement du pesto qui provient d'une petite boutique des abords de Gênes et qui est divin.»
Des pépites aux coups de cœur
Si elle ne sait évidemment pas combien de temps durera encore le confinement, Catherine a fait le choix d’aller de l’avant et de poursuivre l’adaptation de son activité.
«Pour la Saint-Valentin, je vais proposer des paniers de produits composés à base de coups de cœur de ces derniers mois.»
De quoi conférer aux «pépites» de Catherine un sens nouveau. «À l'origine, c'est vrai: des pépites sont un nom utilisé parfois pour désigner des bouteilles de vin». Mais désormais, le terme pourra donc désigner l'ensemble des coups de cœur de la sommelière, que ceux-ci soient viticoles ou d'un tout autre acabit.
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