Simbus, l’app de la STIB qui peut conduire les candidats chauffeurs vers les vrais bus
Simbus, l’app mobile de la STIB qui simule 4 lignes de bus, a été téléchargée près de 50.000 fois en un an. Et il semble que le jeu a un impact direct sur les visites du site de recrutement du gestionnaire du réseau.
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Publié le 16-12-2020 à 15h20
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En 2021, la STIB doit engager 414 chauffeurs de bus. Et il se pourrait bien qu’un pourcentage de ces recrues soit incité à postuler après… une petite partie de jeu vidéo.
Simbus, le simulateur de conduite de bus lancé à l'automne 2019, semble convaincre une partie de ses joueurs à tenter leur chance. Sur son site d'offre d'emploi en effet, la STIB a constaté «une augmentation de 37% des visites pour la fonction de chauffeur de bus» depuis le lancement de l'app mobile. C'est ce qu'il ressort d'une réponse de la ministre de la Mobilité bruxelloise Elke Van den Brandt (Groen) ce 15 décembre à une question du député socialiste Julien Uyttendaele. Plus fort encore: la STIB n'a plus dû lancer campagnes de recrutement ou jobdays spécifiques pour cette fonction depuis que Simbus est jouable sur iOS et Android. En une grosse année, l'app développée en interne par la STIB a été téléchargée 46.400 fois: 32.100 fois sur Google Play et 14.300 fois sur Apple Store.
Les niveaux ont pour but de ne pas donner l’impression aux joueurs que même avec un score de 0, on est bon pour devenir chauffeur de bus
Smartphone en mains, Simbus vous met au volant d’un bus de la STIB sur 4 lignes bruxelloises: 12, 36, 71 et 80, réparties selon les 3 niveaux de difficulté facile, medium ou difficile. Vous devez y respecter le code de la route, y stopper aux arrêts, y faire grimper ou descendre les passagers et vérifier vos angles morts. Le respect des consignes permet d’obtenir des points: le «bon score» est de 5.000 points pour les lignes faciles, 10.000 pour les lignes medium et 15.000 points pour les lignes difficiles. «Ces niveaux ont notamment pour but de ne pas donner l’impression aux joueurs que même avec un score de 0, on est bon pour devenir chauffeur de bus», précise la réponse d’Elke Van den Brandt. Qui ajoute que «le GPDR ne permet aucun lien direct entre le jeu et les sollicitations aux offres d’emploi». Impossible dès lors de savoir si les bons joueurs se sont retrouvés en entretien à la STIB, même si l’app les renseigne sur la possibilité de s’asseoir en vrai dans les cabines des bus argentés bruxellois.
Dès lors, il semble que Simbus soit surtout un excellent coup marketing pour la STIB. Le jeu n’a d’ailleurs «jamais été conçu comme un outil de présélection», mais bien de communication. Il s’agit d’«activer les sollicitations, donner une image de modernité à la STIB comme employeur, montrer qu’être chauffeur de bus à Bruxelles n’est pas aussi simple qu’on le pense et du coup, redorer le blason de nos chauffeurs», énumère Van den Brandt. Loin d’une simulation pure pour «hardcore gamers», Simbus se veut surtout un moyen «d’attirer les candidats potentiels de manière originale».
Les engagements de conducteurs de tram et de métro se font plus facilement et les besoins en personnel de conduite bus sont plus importants
Le coût de développement l’app quant à lui reste à des années-lumière des budgets pharaoniques des leaders de l’industrie vidéoludique: 36.000€. C’est ensuite une campagne de pub à 47.500€ qui a permis de la faire connaître. La Ministre précise que «ces campagnes ont eu un effet d’attraction sur tous les recrutements quels que soient les métiers». Par contre, la STIB ne compte pas développer d’équivalent tram ou métro à Simbus: «les engagements de conducteurs de tram et de métro se font plus facilement et les besoins en personnel de conduite bus sont plus importants».
Pour tâter de l’«homme mort», cette obligation qu’ont les chauffeurs des véhicules sur rails de garder les paumes sur la manette de commande, les amateurs peuvent cependant se rabattre sur l’espace interactif de la STIB: le Mobi2, au siège de la rue des Colonies.

Pour compléter sa réponse aux questions de Julien Uyttendaele, Elke Van den Brandt s’est aussi attardée sur les derniers chiffres du recrutement à la STIB.
Ainsi, en 2019, année de lancement de Simbus, le service recrutement de la STIB a reçu plus de 25.000 sollicitations. Cette année-là, 840 postes étaient à pourvoir, dont 500 à la conduite. Au total, 965 collaborateurs ont rejoint l’entreprise, compensant aussi les départs à la retraite. Près de 40% ont rejoint les dépôts comme chauffeurs, «tous modes confondus». Les chauffeurs de bus en composent l’écrasante majorité avec 309 nouveaux engagements, soit 32%.
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Il semble que le covid ne ralentisse pas l’attrait de la STIB, que du contraire: les sessions sur le site d’offre d’emploi ont augmenté de 38% en 2020 par rapport à 2019. Et dès mai, le nombre de sollicitations a dépassé de plus de 15% les chiffres des mêmes mois l’année passée.
Sur les 414 chauffeurs de bus attendus en 2021 à la STIB, une grosse moitié compose du personnel supplémentaire, «nécessaire pour assurer de nouvelles lignes», du nouveau plan bus notamment.