VIDÉO | Un coaching pour booster les profs

Virginie, prof de math dans le degré inférieur à Marche, exerce aussi la fonction de coordinatrice dans son école à Marche. Et parmi ses élèves, elle a une classe d'enseignement différencié. Bref, un travail varié et plein de challenges… C'est pour ça qu'elle était à la formation Boost'Enseignants, à Lillois, jeudi dernier. « L'intitulé de la formation m'a attirée. J'ai suivi les premières séances en été… J'aime beaucoup les formations estivales parce qu'elles ne sont pas imposées. Du coup, on y côtoie des professeurs motivés. J'aime innover et découvrir d'autres choses.»

Une fierté

Au cours de l'atelier Boost'Enseignants d'octobre, Nathalie Bourgeois, l'animatrice et créatrice de l'Osmose, demande aux enseignants de partager une fierté. Pour Noémie, c'est d'avoir osé rentrer en discussion avec les élèves, une discussion qui ne parlait pas des math, qu'elle enseigne: «L'un d'eux est resté après le cours et m'a fait part d'un témoignage émouvant.»

Pour Virginie, c'est d'avoir organisé seule de A à Z la sortie de la classe différenciée, dans le cadre du projet école du dehors, au lieu de le faire en duo. « J'ai eu beaucoup de retours positifs, à la fois des profs et des élèves.»

Oser des nouveautés en classe, c’est plus facile pour les stagiaires de Boost’Enseignants, car ils les ont testées auparavant, auprès de collègues, dans un cadre bienveillant.

Cela se passe parfois sous l'œil de la caméra, car Nathalie Bourgeois filme régulièrement les profs: «Ça leur permet de travailler sur leur posture, car le langage corporel fait passer beaucoup.» Sa caméra s'invite parfois aussi en classe, pour d'autres types de coaching, parfois à la demande du P.O. « On visionne la vidéo ensemble, et on voit parfois un groupe d'élèves qui décroche, qui fait du bruit. L'enseignant en détectant cela immédiatement peut plus facilement y mettre un terme. Mes formations étaient à l'origine destinées aux enseignants débutants, mais j'ai vite réalisé que tout le monde avait besoin d'évoluer, apprendre, essayer», explique Nathalie Bourgeois.

Atelier gestion des émotions

Lors de la matinée de formation, les cinq participantes ont travaillé sur la gestion des émotions, en bougeant et en interprétant différentes émotions liées au stress: la peur, la tristesse, la colère. Mais aussi en «mimant» la joie.

L'exercice permet aux enseignantes de repérer facilement l'état d'esprit des élèves. «quand on est joyeux, on regarde vers l'autre, on sourit, on sautille», remarque Béatrice. Et Nathalie ramène au vécu de classe «un élève content, parce qu'il a reçu une bonne nouvelle, il a envie de communiquer et ça peut perturber le cours. Parfois, on peut mettre deux minutes le projecteur sur lui, et le cours suit son cours normalement.»

Nathalie met en garde contre les phrases toxiques, le «Oh, calme-toi!» à un élève en colère peut être remplacé par un «je comprends ta colère.» «Mais on peut toujours éviter l'escalade par un "stop, on se revoit pour en parler à un autre moment" »

Des outils concrets

De cette formation d'octobre, Virginie retournera à l'école avec l'envie de tester le «gong». Il est utilisé par Boost'Enseignant pour rythmer la formation, pour instaurer des pauses, des respirations. « En classe, je compte l'utiliser au début du cours, pour lancer la matière, quand les élèves partent dans tous les sens, pour les recentrer… peut-être aussi pour les interrogations, car certains élèves sont très stressés par le timing. Le gong permettra de leur indiquer qu'il leur reste un quart d'heure.»

Et à l'école, Virginie a déjà eu l'occasion de voir que ses formations avaient porté leurs fruits: «j'arrive à faire aimer les math à des élèves qui n'aimaient pas. Quand j'entends dans le rang qu'ils disent "Cool, on a math", je me dis que c'est gagné.»

Interview dans notre vidéo en tête de cet article.

Un prochain groupe démarre cinq formations le 18 novembre. Renseignements sur http://www.losmose.be/