VIDÉO | Les activistes climatiques plus déterminés que jamais: «On continuera jusqu’à être entendu»
Aux yeux des activistes, les citoyens ont pris conscience de l’urgence climatique. Ils attendent désormais la même chose de la part des pouvoirs politiques et sont venus le leur rappeler ce vendredi à Bruxelles.
Publié le 06-03-2020 à 21h24
Malgré la pluie, malgré le vent – et même malgré la menace que fait peser le fameux coronavirus Covid-19 -, ils étaient entre 3 000 et 4 000 à s’être réunis dans le cœur de la capitale de l’Europe afin, une nouvelle fois, d’alerter leurs responsables politiques quant à l’urgence climatique.
«C'est très important de continuer à être là, parce que, une fois encore, nous ne sommes pas assez entendus par les politiciens, constate Louise Rosoux, jeune activiste du mouvement Youth for Climate. C'est la raison pour laquelle nous nous réunissons aujourd'hui et c'est également pour cette raison que nous continuerons à nous réunir, tant que nous ne serons pas plus pris au sérieux et tant que nous ne serons pas entendus.»
Les citoyens ont une réelle prise de conscience et ont changé leurs modes de consommation.

Mais si les activistes attendent plus du pouvoir politique, ils reconnaissent que certaines choses ont changé depuis un an, notamment dans le chef des citoyens: «Ils ont une réelle prise de conscience et ont changé leurs modes de consommation pour la plupart, observe encore Louise Rosoux. À présent, on attend la même prise de conscience chez les politiques et qu'ils prennent des décisions sur des actions à mettre en place dès maintenant.»
«Alors évidemment c'est notre rôle de mettre la pression et d'aller toujours plus loin et d'être plus ambitieux, note pour sa part Camille Étienne, porte-parole du mouvement On Est Prêt. On a déjà été reçu par des ministres, par des députés européens, ils sont là pour nous écouter et sont prêts aussi pour certains à aller plus loin.»
Degré d’urgence
«De toute façon, la somme des changements des comportements individuels n'est pas suffisante s'il n'y a pas des politiques qui changent structurellement les choses, estime cependant Juliette Boulet, de chez Greenpeace Belgium. Le problème, c'est que les politiques n'ont pas encore pris conscience suffisamment du degré d'urgence à mettre en place ces alternatives et ces politiques. Or, au plus on attend, au plus on devra mettre en place des politiques radicales pour faire changer les choses et au plus elles seront potentiellement plus difficiles pour les citoyens.»
Le citoyen au cœur du changement

Aux côtés des activistes belges, on retrouvait ce vendredi toute une série de jeunes issus d'une vingtaine de pays membres de l'Union européenne: «Parce que Bruxelles, c'est évidemment le cœur des institutions européennes et que celles-ci viennent de voter la Loi Climat, justifie la Française Camille Étienne. Or, cette loi va être déterminante pour les années à venir, car elle fixe la neutralité carbone pour 2050. Mais le problème, c'est que les objectifs à court terme en matière d'économie de production de gaz à effet de serre, pour 2030, ne sont que de 40%, ce qui est extrêmement insuffisant: les experts sont d'accord pour dire que pour rester dans les accords de Paris il faudrait une réduction d'au moins 65%. Donc c'est important que tous les jeunes d'Europe soient là pour montrer leur soutien et dire qu'on n'est pas d'accord et qu'il faut aller plus loin, car c'est maintenant qu'il faut agir.»
Convention citoyenne
Et si la solution venait de la société civile? C'est l'une des pistes exploitées chez nos voisins français: «Une des initiatives lancées par le pouvoir politique est la convention citoyenne pour le climat, reprend Camille Étienne. Elle est composée de 150 citoyens tirés au sort, lesquels sont en train de discuter sur comment réduire les émissions de gaz à effet de serre de la France. Or, le président Macron s'est engagé à proposer les mesures qui seraient proposées par cette convention directement au référendum.»
Marche européenne pour le climat - Bruxelles 06.03.2020Aux yeux des activistes, les citoyens ont pris conscience de l’urgence climatique. Ils attendent désormais la même chose de la part des pouvoirs politiques... #FridaysForFuture #ClimateStrike #Brussels 👉 https://www.lavenir.net/climat0603
Posted by lavenir.net on Friday, March 6, 2020

À se demander parfois si la présence de certains – que ceux-ci soient militants pour le climat ou bien acteurs des médias – ne devait pas davantage au passage par Bruxelles de la jeune Suédoise qu’au contenu du message véhiculé par les manifestants.
Nous sommes dans une crise qui n’est toujours pas traitée comme une crise
Heureusement, de message, il en a tout de même été largement question, notamment dans le chef de Greta: «C'est une honte que nous devions encore être ici. Nous sommes dans une crise qui n'est toujours pas traitée comme une crise. Nous sommes déjà en 2020 et les personnes au pouvoir continuent d'agir comme s'il n'y avait pas de lendemain. Nous, les jeunes, leur disons d'arrêter d'ignorer les conséquences de leurs actions et inactions, d'arrêter de donner la priorité aux bénéfices à court terme plutôt qu'à notre futur commun, d'arrêter de semer une pagaille que d'autres devront nettoyer pour eux… Des gens nous disent que nous exagérons et que nous ne sommes que des enfants naïfs, mais tout ce que nous faisons c'est de dire à ceux au pouvoir de s'unir derrière la science et de nous donner un futur sain.»

Marche européenne pour le climat du 6 mars à BruxellesMalgré la pluie, malgré les menaces de coronavirus et autre, il y a du monde cet après-midi à Bruxelles pour la marche européenne pour le climat ! Revivez en vidéo le début de celle-ci et découvrez le cortège dans son intégralité !
Posted by lavenir.net on Friday, March 6, 2020