Le palais de justice étançonné comme celui de Bruxelles
Le palais de justice de Verviers est en délabrement constant. Toute la façade de l’aile du côté de la place Paul Janson va devoir être maintenue par un dispositif qui va occuper la moitié de la place pendant des années.
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Publié le 05-12-2019 à 06h00
Érigé au milieu du XIXe siècle (hormis l’extension, datant de 1996), le palais de justice de Verviers est dans un piteux état, ce n’est un secret pour personne. Mais cet état ne cesse toujours de se dégrader, comme a pu s’en rendre compte la bourgmestre de Verviers, Muriel Targnion (PS), qui l’a visité ce mardi matin, à la demande des services techniques de la Ville (l’ingénieure-architecte et un agent l’accompagnaient), de services du palais et de la Régie des bâtiments de l’État fédéral.
À l’issue de cette visite, principalement des étages inoccupés, car trop dangereux, de l’aile du côté de la place Paul Janson, elle va être amenée à prendre plusieurs types d’arrêtés de police. Le plus important car le plus spectaculaire vu de l’extérieur concernera la sécurisation de la façade de l’aile le long de la place Paul Janson. Depuis de nombreux mois déjà, des barrières interdisent la circulation piétonne sur le trottoir, à cause du risque de chutes de pierre (comme il s’en est déjà produit), alors que les fenêtres aux étages supérieurs ont été étançonnées.
La moitié du parking condamnée
Mais cette fois, vu l'avancement inexorable du délabrement, la Régie des bâtiments de l'État, gestionnaire de l'édifice, «va faire étançonner toute cette façade, d'ici le printemps prochain, ce qui empiétera encore beaucoup plus largement sur la place qu'actuellement, avec carrément la condamnation de la moitié du parking pour pouvoir tenir toute la façade», explique Muriel Targnion.
Pour combien de temps? Nul ne le sait. Mais il semble d'ores et déjà certain que ce sera pour longtemps. Car le responsable de la Régie des bâtiments présent lors de sa visite de ce mardi a indiqué à la bourgmestre de Verviers qu'il ne fallait guère espérer qu'un budget soit débloqué au niveau fédéral avant au moins cinq ans pour procéder aux travaux de consolidation et de restauration du palais de justice de Verviers. D'autant que, ajoute Muriel Targnion, «il paraît que ceux de Liège, de Namur, de Tournai, etc., ne sont pas dans un meilleur état, sans parler de celui de Bruxelles».
De là à ce que le palais de justice soit bardé d’étançons et d’échafaudages aussi longtemps que celui de la capitale? L’avenir le dira, mais en tout cas pas dans un futur proche.
D'ici l'arrêté de police qu'elle sera amenée à prendre pour le maintien de cette façade, d'ici le printemps 2020 donc, la bourgmestre de Verviers va en édicter d'autres, tout prochainement, qui concernent l'intérieur du palais. «Les locaux aux étages de cette aile sont inoccupés car l'instabilité du bâtiment, déjà visible au rez-de-chaussée, s'accroît d'étage en étage. J'ai constaté d'énormes fissures, dans les murs et au sol, à travers lesquelles on voit d'ailleurs parfois l'étage du dessous. Des panneaux interdisent l'accès à certains locaux aux étages mais les services de la justice m'ont demandé que je prenne des mesures officielles d'interdiction d'accès, pour être sûr que cela soit respecté, pour des questions de responsabilité et d'assurances aussi.»
L’intérieur bétonné pour la Kommandantur
Lors de sa visite, jusque dans la tour au sommet de l'édifice, elle a également découvert «que tout y avait été bétonné par les Allemands (NDLR: qui avaient reconstruit cette aile, partiellement démolie par des résistants, pour y installer leur Kommandantur durant la Seconde Guerre mondiale), du sol (recouvert de parquet) au plafond, en passant même par la charpente. Selon l'ingénieure-architecte de la Ville, le poids de tout ce béton pourrait d'ailleurs être une des causes de l'instabilité du bâtiment.»