Sapin stavelotain, ketje invité, «baby corner» et trottinettes interdites: 5 choses à savoir sur Plaisirs d’Hiver 2019
Vous le sentez, ce fumet de vin chaud? Il revient embaumer tout le centre de Bruxelles dès le 29 novembre. 250 chalets composent les Plaisirs d’Hiver 2019, étendus sur la place De Brouckère. Sapin, patinoire, lumières, mobilité: voilà ce qu’on y verra de neuf.
Publié le 08-11-2019 à 14h57
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2 millions de visiteurs: c'est le décompte affolant de Plaisirs d'Hiver, forcément l'événement le plus couru de l'année bruxelloise. Comment faire pour garder la flamme et convaincre que le vin chaud reste toujours aussi savoureux au pied de Sainte-Catherine? C'est le job de la Ville de Bruxelles, dont les échevins ont présenté ce 8 novembre le résultat des cogitations du BME, à la barre du rendez-vous hivernal qui revient du 29 novembre au 5 janvier.
Un sapin stavelotain

L'Avenir vous l'a déjà annoncé: le sapin 2019 sera offert par Stavelot. L'idée est de commémorer par là les 75 ans de la Bataille des Ardennes. Car le drame vécu par les Stavelotains à l'époque a rapproché la cité des Blancs Moussis de Bruxelles: la capitale s'était en effet déclarée «marraine de guerre» de Stavelot dès février 1945 (lire cadrée). Le sapin, un nordmann de 20m de haut, arrivera le 21 novembre sur la Grand-Place et sera décoré de noir-jaune-rouge.
Un invité qu’est pas du pipi d’chat

Les 400 ans du Manneken Pis sont l’occasion de lui dérouler le tapis rouge: il est l’invité d’honneur des Plaisirs d’Hiver 2019. Le ketje est convié le 19 décembre pour la X-Mas party sur la Grand-Place aux côtés du Molenbeekois Daddy-K. Sur le sapin au pied de l’Hôtel de Ville, son effigie sera répliquée 50 fois sur des figurines de bois. Manneken-Pis servira aussi de guide aux jeunes visiteurs du marché de Noël via une chasse au trésor disponible dans une app de géolocalisation. Par contre, cet invité très peu exotique attristera peut-être ceux qui aiment goûter les spécialités du pays ou de la région qui remplit habituellement ce rôle...
Quoi de neuf?

Le spectacle sons et lumières de la Grand-Place, revu et corrigé, sera projeté en 360° tous les soirs dès 17h. The Dome, installation immersive de réalité virtuelle, est déplacé du Piétonnier à La Monnaie. La patinoire quant à elle migre pour la première fois sur la place De Brouckère. Rayon illuminations, l'échevin des affaires économiques Fabian Maingain (DéFi) pointe l'arrivée de 9 nouvelles rues, «dont celles du quartier De Wand à Laeken, qui le demandaient depuis longtemps». Le Jardin aux Fleurs «avec une vaste installation» ou la rue Haute en sont aussi. Enfin, le Mont des Arts, parfois délaissé en décembre, aura son show sons et lumières, venu tout droit de Dubaï.
On s'en voudrait de ne pas citer ce que l'échevine de la Culture Delphine Houba (PS) présente comme «une première belge»: la «boîte à bienveillance». À rebours des caméras de surveillance et scannings de sécurité, ce «scanner géant» utilisera des algorithmes de reconnaissance faciale pour déterminer son «degré de bienveillance». «Tout le Collège y passera», promet l'échevine Houba.
Pour les ketjes
Belle initiative: l'échevin de la Petite enfance Arnaud Pinxteren (Écolo) inaugure cette année le premier «baby corner» des Plaisirs d'Hiver. Pour dépanner les parents, l'ancienne maison du Tour de France au coin de la place De Brouckère proposera tout le nécessaire pour changer les bébés, leur réchauffer un repas ou un biberon. L'endroit sera ouvert tous les jours de 12 à 22h: malin. Les familles iront aussi à l'Antenne de la Petite Enfance qui proposera des spectacles entre 0 et 3 ans les samedis et dimanches. Enfin, une boum de Saint-Nicolas est prévue au Dome le 4 décembre.
Une zone sans trottinettes

La mobilité reste un gros dossier des Plaisirs d'Hiver, tant le rendez-vous peut engluer les quartiers voisins. Alors la Ville entre une nouvelle fois en campagne. «C'est complètement ridicule de venir en voiture dans le centre», tance Close. «Y a pas mieux desservi que Plaisirs d'Hiver». L'échevin de la Mobilité Bart Dhondt (Groen!) tape sur le clou: «venez en train, tram, bus ou vélo». Il en profite pour rappeler que des parkings vélos tout neufs ont ouvert dans le centre: «ils proposent des abonnements annuels réduits durant cette fin d'année».
Par contre, les trottinettes seront bannies du site des Plaisirs d'Hiver comme elles le sont déjà de la Grand-Place. «Une zone d'exclusion temporaire sera testée pour la première fois durant cet événement: les utilisateurs ne pourront pas y clôturer leur voyage via les apps dédiées», révèle Dhondt. «Mais tous les utilisateurs seront orientés vers des parkings dédiés aux entrées du site».

Patrice Lefebvre, vous êtes échevin (LB) stavelotain de la Citoyenneté et de la Mémoire: ce sapin, il vient d’où?
C’est un nordmann d’une cinquantaine d’années. Il est arrivé à maturité. Il a grandi à Francorchamps, sur une parcelle de la «vieille route» vers Stavelot. C’est notre échevin des Forêts Raymond Kockelmann qui l’a sélectionné: il a pris le plus beau. Il est multiple champion de Belgique de bûcheronnage donc c’est lui qui le coupera le 20 novembre et que nous escorterons sur la Grand-Place le lendemain.
C’est un sapin «de la mémoire»: pourquoi ce cadeau à Bruxelles?
Durant cette mandature, nous avons mis sur pied un programme de mémoire. En décembre, nous axons ainsi les commémorations de la Bataille des Ardennes sur la solidarité. Cela remonte à l’histoire immédiate d’après-Guerre: le 13 janvier 1945, Stavelot est libérée. Or dès février, le temps que toute la Belgique apprenne le drame vécu dans les Ardennes, Bruxelles se déclare «marraine de guerre» de notre ville. 75 ans plus tard, nous voulons nous en souvenir.
Comment cette solidarité bruxelloise s’est-elle concrétisée à Stavelot?
Par des dons en argent et de la nourriture. Des tonnes de plants de pommes de terre sont ainsi offerts. Bruxelles offre aussi des vitres. Car durant la bataille, en 3 ou 4 jours, l’artillerie américaine a pilonné 80.000 obus sur Stavelot, pour protéger son infanterie. Les maisons en tremblaient et les carreaux se brisaient. Et puis, au lendemain de la libération, des enfants stavelotains ont été accueillis par des familles bruxelloises.
L’amitié est immédiate entre les deux cités?
Dès septembre 1945, une délégation bruxelloise est reçue à Stavelot: c’est alors la première fête organisée après la bataille. Bruxelles offre alors une plaque de bronze qui fait le récit de ces jours sombres: elle se trouve encore aujourd’hui sur le parapet du pont qui enjambe l’Amblève. On l’a restaurée: le 21 décembre, nous recevrons à nouveau une délégation bruxelloise pour une cérémonie commémorant ce qu’on peut appeler «la bataille de Stavelot».