Avant j’étais rêveur, maintenant innovateur
Jean-Claude Ménart est un fidèle du Demo Forest depuis sa création il y a vingt ans. Il prône l’innovation sans écarter le cheval.
- Publié le 01-08-2019 à 06h00
:focal(507x309:517x299)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/FX26N3DUINDNBEYXMKAJIRXFRE.jpg)
Demo Forest fête cette année son vingtième anniversaire. Parmi les exposants, on retrouve depuis les premières heures la société familiale de Jean-Claude Ménart, fabriquant de machines forestières. «J'ai été et je suis toujours un grand défenseur des démonstrations en forêt, annonce-t-il. Au départ ce n'était qu'un jour et je me battais pour que l'affiche de la Foire annonce cette organisation. Je me souviens aussi des années où les grands halls n'existaient pas, où on paillait les allées en cas de pluie. Au niveau des démonstrations en forêt, on a présenté de l'élagage, de l'abattage et ce qui plaît toujours c'est le débardage via les chevaux. De notre côté, nous avions notamment montré des techniques innovantes pour la stabilisation des chemins forestiers.»
+ PHOTOS | Demo Forest: un 20e anniversaire grandiose
M. Ménart a toujours cru à la mécanisation des métiers forestiers. «Avant, on me traitait de rêveur, maintenant je suis devenu un précurseur. C'est également le cas dans ma démarche pour proposer des concepts pour le compostage. Maintenant, c'est tout à fait logique de pratiquer de la sorte pour son fumier en Ardenne. Et nos concepts trouvent aussi des échos positifs à travers le Monde: l'Asie, l'Algérie, l'Amérique du Sud.» Ce n'est pas parce qu'il croit à la mécanisation qu'il renvoie le cheval à l'écurie. «Il ne faut pas les mettre en opposition, mais ils sont complémentaires. Le cheval passe là où la machine ne passe pas.»
Le résident de Dour se félicite de l'accroissement de cette Demo Forest. «Pour avoir du monde, il faut que ce soit représentatif. Nous, exposants, on cherche avant tout des acheteurs potentiels. Pour cela, il faut des machines au travail. Sans présentation en conditions réelles, les exportateurs ne viendront pas. L'ambiance est familiale, mais cela devient quand même de plus en plus professionnel. Le monde change et un commerçant doit être l'écoute du marché; il faut sentir les besoins, mais aussi les moyens de ses clients potentiels. Et pour qu'un forestier soit compétitif, il doit être créatif.»
Et c'est ainsi que Jean-Claude Ménart s'est encore montré créatif, comme en atteste le fait d'être retenu dans le circuit «Innovation» mis en place par le Demo Forest cette année grâce au recours à un organisme français. Il y est présent grâce à l'excarotor, une machine qui sert à réaliser des fossés de manière bien plus rapide que par le passé. «Avant, on réalisait 700 m par jour, explique M. Ménart. Grâce à cette machine, on peut passer à 4 voire 5 km de fossés. L'avantage est également que la terre retirée est pulvérisée sur dix mètres; il n'y a donc pas de frais pour le mettre en décharge. On arase également les bords pour faciliter l'écoulement.»
Même s’il a laissé les clés de son entreprise d’une quarantaine de personnes à sa fille, Jean-Claude Ménart reste des plus proactifs dans le métier.