Demoforest, une 20e édition… avec un souffle de colère
Demoforest se déroulera ces mardi et mercredi en forêt de Bertrix. La Confédération du bois annonce une action suite à la PPA.
- Publié le 30-07-2019 à 06h00
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Si la foire a refermé ses portes après quatre jours ce lundi à Libramont, comme tous les deux ans, elle connaîtra son prolongement forestier ces mardi et mercredi. Cap sur la forêt de Bertrix pour la 20e édition de Demoforest. Le parcours sera moins long cette année, par rapport à 2017, puisqu’il s’étendra sur 4,9 kilomètres. Près de 200 exposants seront présents. La curiosité de cette édition anniversaire sera un «Nautile», construction en bois qui vaudra, paraît-il, le déplacement. Voilà pour un petit bout du programme. Mais l’événement s’ouvre dans un contexte de crise de peste porcine africaine et de scolytes.
Les professionnels du secteur ont décidé de profiter de la caisse de résonance que représente Demoforest pour faire part de leur situation. La Confédération du bois se rassemblera. Elle a aussi signé un communiqué commun avec les Propriétaires ruraux de Wallonie, la fédération nationale des experts forestiers, et l'Union des Villes et Communes. «30 000 hectares de forêts d'une de nos plus belles régions forestières et hautement touristiques sont en effet frappés depuis 10 mois par l'interdiction de circuler dans les bois en raison de la peste porcine africaine, relèvent-ils. Alors que les éleveurs porcins ont été indemnisés, que les agriculteurs peuvent continuer à exploiter leurs champs mêmes enclavés en forêts, que les promeneurs, cyclistes et campeurs ont pu reprendre leurs chemins de promenade et barbecues dans les bois, depuis 10 mois, les forestiers n'ont pu réaliser aucun des travaux pourtant indispensables au maintien et au renouvellement de la forêt.» Les signataires constatent que les forestiers n'ont pas pu planter les nouveaux arbres, ni éclaircir les jeunes plantations, ni élaguer les arbres d'avenir. En terme économique, des chiffres sont cités. «Environ 180 000 m3 de bois feuillus et résineux n'ont pu être vendus cette année, cela représente 12 millions d'euros de pertes pour les propriétaires publics et privés de la zone, notent-ils. C'est une perte de chiffre d'affaires d'environ 635 000€ par mois pour les entreprises de travaux forestiers et de récolte des bois. 250 emplois directs sont menacés dans l'ensemble de la filière forêt-bois.»
Enfin, retiennent-ils, «d'après le comité scientifique de l'Afsca, le risque de dérangement par les engins forestiers n'est pas le principal facteur de risque, étant donné les phénomènes d'habituation à ce type de dérangement constatés chez les sangliers.» Les professionnels estiment en définitive être les «oubliés de la forêt». Ils ont donc décidé de se faire entendre…