Bruxelles s’emballe pour le zéro déchet (17) | Standard 18650: dans ce chargeur universel, les batteries usées des vélos et trottinettes
Quand les batteries des trottinettes ou vélos électriques semblent vides, c’est loin d’être le cas. Pourtant, des centaines d’accus au lithium sont envoyés à l’incinérateur. Le projet «Standard 18650» veut les recycler dans un chargeur domestique universel. Ses concepteurs ont gagné le prix Greenlab 2019.
Publié le 06-06-2019 à 20h51
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Saviez-vous que les batteries des trottinettes et vélos électriques contiennent en réalité des dizaines d’accus, sortent de grosses piles rechargeables au lithium? Et saviez-vous que lorsque ces batteries semblent usées, elles contiennent encore de l’énergie exploitable?
Plutôt que de «jeter» ces batteries et leur précieux métal, dont la destination finale reste aujourd’hui l’incinérateur, Jonathan Maus et Timoté Rainseau veulent les «recycler». «Ces batteries arrivent en fin de vie lorsqu’elles n’ont plus assez de puissance pour déplacer la trottinette ou le vélo. Mais même alors, on estime que 20 ou 30% des cellules qui la composent fonctionnent encore», explique le premier.
Dans les ordinateurs, enceintes connectées, aspirateurs sans fil...
L'objectif des deux jeunes Bruxellois: récupérer ces batteries, les éventrer et, après autopsie, ranimer les accus qui peuvent encore servir. C'est l'objectif de leur projet «Standard 18650», qui vient de remporter le prix Greenlab 2019, l'accélérateur bruxellois de l'entrepreunariat durable piloté par hub.brussels (lire ci-dessous): concevoir un chargeur domestique portable qui réemploie ces cellules de lithium. Ce nom assez obscur et plutôt cool est emprunté à la dénomination des règles qui standardisent cette fameuse cellule au lithium.


L’ingénieur environnemental et le designer industriel ont déjà prototypé plusieurs exemplaires. «Des accus, tout le monde en a chez soi: dans les ordinateurs, les enceintes connectées Bluetooth, les aspirateurs sans fil...», énumère Timoté Rainseau. «Nous voulons produire un objet qui permette aux consommateurs de comprendre comment fonctionnent ces batteries et qui les sensibilise. Car d’une part, les ouvriers qui les produisent sont exploités. Et d’autre part, elles sont gaspillées car la récupération de ce métal n’est pas rentable».
Concrètement, le système inventé par Standard 18650 reposera sur un chargeur de plastique transparent dans lequel vous insérerez les accus. Ceux-ci seront récupérés grâce à un processus circulaire mis en place par ses concepteurs. Il s’agira probablement d’un partenariat avec un organisme de recyclage bien connu, avec lequel tous les utilisateurs de batteries au lithium sont obligés de travailler. Une fois ces cellules en votre possession, vous pourrez les glisser dans l’appareil où elles reprendront du service.
Fil rouge et fil noir
Le boîtier servira ainsi de chargeur universel pour vos smartphones ou tablettes et indiquera leur niveau de vie via LED intégrés. «Nous le munirons de deux ports USB 5V d’une part, et d’une sortie universelle 12V d’autre part», détaille Timoté Rainseau. Celle-ci permettra de brancher les fils noir et rouge de tout appareil électrique. «Par exemple une guirlande pour un éclairage romantique au camping. Ou bien un frigo box», illustrent les compères. «À terme, on pourrait ajouter un port USB C de 19V pour recharger les ordinateurs mais aujourd’hui, il n’est pas assez répandu».
Cet appareil est une réelle innovation: un tel chargeur «open source» est totalement absent du marché actuel. Il pourrait être commercialisé dès juin 2020. Il sera vendu «au prix le plus bas possible» et sa production restera en Belgique «autant que possible».

