VIDÉOS | Sysmo: il dirige 15 percussionnistes du bout des doigts
De la musique improvisée qui parle au corps… c’est le mode de vie du collectif de percussionnistes Sysmo.
Publié le 25-03-2019 à 18h00
Quinze percussionnistes réunis dans la même pièce, c’est puissant, ça cogne en même temps que le cœur. Le cœur, c’est à lui que s’adresse la musique de Sysmo, aux tripes aussi. En tout cas pas au cerveau. On ne vient pas là pour réfléchir, mais pour se laisser porter par les rythmes, lâcher prise, danser…
La musique de Sysmo est entièrement improvisée. Face aux musiciens, il y a le chef d’orchestre, qu’ils préfèrent appeler «directeur». Ils sont cinq à se relayer dans ce rôle. Ce jour-là, c’est Augustin de Bellefroid, le directeur artistique du collectif qui s’y colle.

Les pieds, les mains
Avec les pieds, le tempo. Avec les mains, des signes. Une sorte de danse abstraite. En vrai, il s'agit de signes extrêmement précis pour guider les percussionnistes. Il n'y en a pas loin d'une centaine. Des indications sur le rythme, le nombre de notes dans une mesure, la séquence à répéter ou le temps à accentuer, qui joue, qui s'arrête, quand il y a un break… «C'est un langage complexe et précis, mais pas si compliqué, assure Augustin de Bellefroid. Parce que c'est le musicien qui joue, qui propose, qui crée la musique au final. Le directeur est là pour donner un cadre, des contraintes, avoir une vision d'ensemble. Il est là pour guider la création collective en temps réel. C'est un peu comme un DJ, mais qui aurait 15 samples vivants et avec des instruments devant lui.»
Tous les musiciens du collectif sont professionnels et chacun a son bagage, ses références, ses instruments de prédilection. Pour que la magie opère, il y a les gestes techniques, le rythme, bien sûr, mais pas seulement: «Il faut que chacun se sente libre de proposer des choses, qu'il ne se sente pas jugé, que les musiciens se respectent et s'écoutent pour ne pas se marcher dessus musicalement».
La musique de Sysmo est improvisée et donc toujours différente. Même si ça doit être parfois tentant de répéter une super séquence. «Pas du tout! Quand on a trouvé un truc génial, on va jouer quelque chose de différent pour essayer de trouver un autre truc génial, de recréer la magie tout le temps.»
Dans notre première vidéo ci-dessus, découvrez des extraits de compositions improvisées.

Dans notre deuxième vidéo ci-dessous, Augustin de Bellefroid explique quelques gestes de base
Le 30 mars à la Madeleine
Le collectif Sysmo convie le public tous les mois, avec l’objectif de recréer à la sauce belge les rendez-vous hebdomadaires de Buenos Aires (lire ci-dessous).
Mais cette fois, il voit les choses en plus grand et s'offre La Madeleine à Bruxelles. Objectif: réunir 1 500 personnes. Sur scène, un spectacle de 2 h 30 de musique improvisée (en plus d'une première partie) et dans la salle, la fête. «Les gens viennent pour danser, pour se défouler, se rencontrer, et surtout faire la fête!», assure le directeur artistique.
Le 30 mars à La Madeleine, à Bruxelles. Tickets 15€. Infos www.sysmo.eu

