Gilets jaunes: non à la récupération par l’extrême droite
Une centaine de citoyens se sont réunis, samedi, près du parlement wallon pour une action sans heurt. Seul ombre: celle d’une croix celtique.
Publié le 24-12-2018 à 07h00
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Un quart d’heure avant le départ officiel de la manifestation, face à l’entrée du parlement wallon, la tension était palpable. D’un côté, une dizaine de personnes, drapeaux belges en main avec des banderoles aux slogans faisant rimer nation et mobilisation. De l’autre, des gilets jaunes bien décidé à ne pas ternir la couleur d’un mouvement, à ne pas s’associer leur démarche citoyenne à des partis d’extrême droite. Une lutte que les «GJ» comptent aussi mener.
L’extrême droite d’un côté, Ludwig Simon et Marcel Guillaume de l’autre
Namur amorce-t-elle une dynamique Gilet Jaune ? Un constat au vu de la centaine de personnes présentes ce samedi au pied de la citadelle, près du parlement wallon, contre la trentaine annoncée. Sur place, des Bruxellois, des Hennuyers, des Liégeois mais aussi des figures connues du Namurois comme Ludwig Simon, l'ancien porte-parole des SDF ou encore Marcel Guillaume, défenseur du parc Léopold, présents tous deux en tant que citoyens. Ludwig qui souhaitait faire le déplacement de Liège «pour vouloir défendre sa ville de cœur de la montée du fascisme».
Une donne qui, ce samedi à Namur, a dû être prise en compte. Si leur nombre n'était pas significatif, les signes qu'ils arboraient ne laissaient guère de place au doute. Un drapeau avec une croix celtique a été sorti. Pour un court instant. «Il y a une multitude de petits partis de ce genre qui essaient de se greffer sur notre colère, commente un GJ. Ils tentent de se donner une crédibilité électorale. Mais ils doivent savoir que, pour nous, la précarité n'a pas de couleur.»
Histoire de bien faire passer le message, un carton signifiant un «non» clair a à la récupération a été brandi face aux nationalistes. Pour la suite, les opérations se sont concentrées autour des ronds-points où des barrages filtrants ont été installés. Le temps de prendre contact et d'avoir un bref échange avec les automobilistes qui ont usé du klaxon, en marque de soutien.
Parmi les principales revendications: l’obtention du RIC (Referendum d’initiative citoyenne) et la réduction de la TVA à 6% sur les produits énergétiques de base. Des revendications rappelées autour d’un nouveau rond-point du Grognon mais aussi à Jambes, place Joséphine-Charlotte où la statue des Masuis et Cotelis a enfilé le vêtement de ralliement. Namur en GJ? C’est bien parti.