EN IMAGES | Dans les coulisses du débat des frères Lutgen : «Ne me frappe pas comme ça!»
Le débat des frères Lutgen sur le plateau de TVLux devient un événement national. Ils ne se sont pas évités, ni avant ni après l’émission.
Publié le 11-10-2018 à 19h28
Jean-Pierre et Benoît Lutgen sont tombés dans les bras l’un de l’autre. Littéralement. Mais sans doute pas sincèrement. Réunis pour le débat préélectoral de l’année sur TVLux, Benoît Lutgen, bourgmestre cdH de Bastogne et son frère Jean-Pierre, candidat bourgmestre non apparenté à un parti, se sont fait face durant une heure. Un moment très attendu. Des caméras, des appareils photo, des journalistes de TVLux, Vivacité et L’Avenir les attendaient pour 9 h 15, mais ils sont arrivés une demi-heure plus tard, déclenchant du coup plusieurs hypothèses durant l’attente. Allaient-ils venir ? Jouaient-ils la montre pour arriver le plus tard possible et éviter l’attente ensemble ? La vérité a ses droits: seule une erreur de com’quant à l’heure du rendez-vous est la cause du retard. Pas de stratégie derrière cela. Les montres étaient bien à l’heure.
« Ne me frappe pas comme ça ! »
Benoît Lutgen arrive le premier. Coralie Bonnet (cdH), conseillère communale, l’accompagne. Poignées de main, embrassades, sourires. Ils affichent pourtant déjà le visage de la concentration. Direction maquillage. Les webtélés les suivent, recueillent leurs impressions. La tension monte d’un cran quand Jean-Pierre Lutgen, le boss d’Ice-Watch, accompagnée de Jessica Mayon, conseillère MR, pénètrent dans les locaux de TVLux et saluent aussi chaleureusement les personnes présentes. Se croiseront-ils avant de monter sur le plateau en studio ? Faut-il en envoyer un au coffee corner pendant que l’autre est au maquillage ?
Rien de tout cela, les frères Lutgen se cherchent de suite, comme s’ils voulaient d’emblée mettre fin à cette attente oppressante. Les retrouvailles sont spectaculaires et inattendues. Accolade, bisou, tapes répétées du bourgmestre en place sur l’épaule de son frère, auxquelles il répond par la même gestuelle. « Ne me frappe pas comme ça, hein ! », lance Jean-Pierre, mi-amusé. « Tu as l’air fatigué », poursuit le leader de Citoyens positifs. « Je suis en pleine forme, mais merci de t’inquiéter pour ma santé », lui répond le mayeur. La tension retombe légèrement. Pas pour longtemps.
Un silence oppressant sur le plateau
La tension se déplace dans le studio.? Benoît Lutgen demeure fermé, sur le qui-vive. Jean-Pierre la joue toujours sur le mode décontracté. Il réclame davantage qu’un verre d’eau sur le plateau. Le silence avant le débat est presque insupportable.?Jessica Mayon peine à se débarrasser d’un accès subit de toux. Durant le débat, sur les différents thèmes, le pouvoir en place avancera des chiffres, des actions, des arguments. On sent la maîtrise des dossiers dans le chef de Coralie Bonnet et Benoît Lutgen, habitué des débats. Les deux citoyens positifs se concertent beaucoup. Jessica Mayon apporte des bémols au satisfecit que s’accorde la majorité. Jean-Pierre Lutgen est davantage dans la vision d’avenir pour Bastogne.
Frédéric Feller, rédacteur en chef adjoint, animateur, a la totale mainmise sur son débat, même s’il menace de couper les micros à un moment donné. Le temps fort du débat: Jean-Pierre Lutgen évoque le « candidat bourgmestre villages » Ludovic Moinet. Benoît Lutgen attendait la faille: il lâche les chevaux, pointe le doigt, s’avance même, sur son pupitre. Il rappelle à son frère, qui lui reprochait son sourire moqueur, les règles de démocratie qui voient les électeurs choisir eux-mêmes leur bourgmestre. Il en profite pour en rajouter une couche. Jean-Pierre Lutgen laisse passer l’orage, sans se démonter.
Nouvelle poignée de main après le débat.? Les candidats se prêtent au jeu des photos. La photo de famille.






Photos : EdA Mathieu Golinvaux