VIDÉO | Rémi Gaillard dénonce la maltraitance des ours polaires au Monde Sauvage: entre «mensonge» et «insuffisance»

Dans une vidéo postée par le vidéaste sur son compte Twitter ce mardi et déjà vue par plus de 46 000 personnes, on peut voir un ours polaire semblant à bout de souffle et frappant à plusieurs reprises à la porte de son box. En légende, Rémi Gaillard s’adresse directement à Carlo Di Antonio:

Déjà interpellé en août dernier par Jean-Michel Stasse et son ASBL «Wolf Eyes», le ministre Di Antonio avait envoyé une équipe au Monde Sauvage. Leur rapport était formel: les ours y sont bien traités. Toutefois, pour le président de l'association «Wolf Eyes», la vidéo publiée par Rémi Gaillard remet tout en question. «Dans les conclusions du rapport, on pouvait lire que les ours avaient constamment accès à leur box, explique Jean-Michel Stasse. Or, on voit bien que cet ours cherche à se mettre à l'abri et est bloqué à l'entrée de son box. C'est donc totalement faux.»

Contacté par nos soins, le Monde Sauvage dénonce le caractère «purement mensonger» de la vidéo. Selon le parc, celle-ci se focaliserait sur une seule image et ne montrerait pas les autres portes ouvertes donnant accès à une loge à température fraîche.

Par ailleurs, le parc a réglé ses comptes avec l'auteure de la vidéo dans un communiqué publié sur Facebook. «Notre grand amour Rocky ne mourait pas de chaud dimanche. Il a une très grande piscine à sa disposition, il a sa Toundra et il avait une loge où la porte était ouverte. Malheureusement, vous avez ignoré tout ça par méchanceté et par envie de faire un bad buzz. […] Figurez-vous que Rocky, comme tant d'animaux et comme dans tous les zoos, aime frapper sur sa porte quand il entend ses soigneurs (qu'il adore) et quand il sent sa viande. […] Alors mettez-vous bien cela en tête ou engagez n'importe quel comique, jamais personne ne saurait mettre la main sur notre Rocky.»

Le zoo d’Aywaille ajoute que le parc respecte les normes des lois belges et qu’il s’adaptera uniquement si les lois changent un jour.

Jean-Michel Stasse: «Dix degrés, c’est déjà trop pour les ours polaires»

Mais Jean-Michel Stasse n'en démord pas. Cet ex-soigneur du Monde Sauvage réclame depuis plusieurs mois que les ours soient retirés du parc, visiblement pas adapté pour héberger de tels animaux. «Dix degrés, c'est déjà trop pour les ours polaires, précise le président de Wolf Eyes. Avec la canicule que nous avons vécue cet été, ces ours ont donc vécu dans des conditions infernales. Il y a peu d'ombre et ils vivent à plusieurs dans un petit enclos de 400 m carré, ce qui est contre-nature pour ces animaux solitaires.»

Jean-Michel Stasse a lancé une pétitionà la fin du mois de juillet signée par près de 112 000 personnes. Il a ensuite rencontré l'équipe du ministre Di Antonio à qui il a remis un rapport de 17 pages exposant la situation de ces ours polaires. Toutefois, selon lui, aucune mesure concrète n'a été prise. «Ça a été discuté un peu au parlement mais sans plus, ajoute-t-il. Le ministre fait la sourde oreille et se cache derrière des règles du début du siècle dernier. Cette histoire embête tout le monde car, au sein du monde politique, personne n'ose s'attaquer au zoo. Le Monde Sauvage a ouvert une petite partie ombragée pour essayer de calmer la polémique mais c'est insuffisant.»

Di Antonio: «Les conditions de détention des ours polaires sont insuffisantes»

Présent au parlement wallon ce mercredi justement pour parler du bien-être animal, Carlo Di Antonio a réagi à cette polémique par l'intermédiaire de sa porte-parole. «Le Ministre Di Antonio estime que les conditions de détention des ours polaires en Belgique, qui datent de 1999, sont aujourd'hui insuffisantes et juge nécessaire de rouvrir leur analyse. »

Toujours selon sa porte-parole, le ministre vient de charger la Commission des parcs zoologiques, instituée le 24 juillet dernier, de se réunir rapidement afin d'examiner les conditions de détentions des ours polaires en Wallonie. «Les nouvelles conditions de détention à remplir seront notifiées aux parcs zoologiques. Si les normes ne peuvent pas être rencontrées, les animaux devront être déplacés vers un lieu approprié, compte tenu de leur naissance en captivité.»

Un premier pas en direction des défenseurs des ours polaires qui restent toutefois inflexibles: ces animaux ne sont «pas faits pour le climat belge». Jean-Michel Stasse ne compte donc pas en rester là et peut compter sur l'aide de Rémi Gaillard, avec qui il est en contact. «On va demander aux signataires de la pétition qu'ils interpellent le parc et le ministre sur les réseaux sociaux. Si rien ne bouge, on envisage une action avec Rémi Gaillard. Et s'il faut sortir des rails, on le fera!»