VIDEO | L’école libre de Basècles veut favoriser l'inclusion dans l’enseignement classique
L’école libre Saint-François, de Basècles, accueille depuis trois ans quatre enfants à besoins spécifiques. L’objectif est de favoriser leur développement avec une pédagogie adaptée à l’enseignement ordinaire.
Publié le 20-06-2018 à 08h25
«Si un enfant à des troubles, pourquoi dire: aujourd’hui, je n’en veux pas?» C’est ce qu’explique Lise Amorison, directrice de l’école libre Saint-François. Parmi les 150 élèves (maternelle et primaire confondus) que compte son école, quatre sont des enfants dits à besoins spécifiques. Il s’agit de jumelles autistes et de deux enfants possédant des retards pédagogiques. Ces quatre élèves ont donc besoin d’une attention toute particulière.
Depuis trois ans, tout se met en place pour favoriser au maximum l’intégration de ces enfants au sein de leurs classes respectives.
Ainsi, les jumelles sont encadrées par une enseignante qui a suivi une formation sur la prise en charge de l’autisme. L’étape suivante du projet basèclois sera de créer une classe inclusive qui accueillera sept enfants à partir de la rentrée 2019. Cependant, Lise Amorison insiste bien sur le fait qu’il ne s’agira pas là de classe «ghetto»: «Cette classe permettra aux enfants d’avoir l’espace nécessaire à certains moments de la journée. Ils ont besoin de temps en temps d’être hors de la foule, d’un groupe.» En dehors des petits moments d’isolement, les enfants vont dans les classes ordinaires.
UNE ASSOCIATION AVEC L’ENSEIGNEMENT SPÉCIALISÉ
Accueillir des enfants à besoins spécifiques ne se fait pas par hasard. Il faut s’y préparer. Pour ce faire, Saint-François bénéficie d’un partenariat avec l’école fondamentale spécialisée Sainte-Gertrude, de Brugelette, autre école de la région. Isabelle Resplendino fait partie du pouvoir organisateur de Sainte-Gertrude, mais officie en tant que bénévole conseillère au sein du projet de Saint-François. Cette collaboration permettra d’embaucher une enseignante spécialisée qui sera présente chaque semaine pour quatre périodes de 50 minutes par enfant. « La clef, c’est d’avoir un partenariat avec une école spécialisée qui aide l’enseignement ordinaire. Ainsi, pour l’intégration dans les classes, les enfants sont dans l’enseignement ordinaire, mais reçoivent de l’aide d’enseignants spécialisés ou formés », souligne Isabelle.
Les enfants différents inscrits à Saint-François le sont notamment parce qu’ils n’arrivaient pas à progresser dans l’enseignement spécialisé ou parce qu’ils en étaient écartés. Arrivées dans l’école basècloise sans plus aucune autre option, les jumelles autistes affichent des progrès énormes depuis trois ans. Anne et Lise analysent assez facilement cette amélioration: « II faut toujours viser en premier le bien-être de l’enfant. Tant qu’il sera heureux, il s’épanouira. Au contraire, s’il se sent contraint, il se renfermera sur lui-même.»
Mais il ne faut pas s’y tromper. Bien que l’école accueille des enfants à besoins spécifiques, sa directrice insiste sur le fait qu’elle ne veut pas faire de son école un enseignement spécialisé. Elle veut cependant prouver que l’inclusion au sein de l’enseignement ordinaire peut être bénéfique aux enfants différents. «Je me bats pour les sociétés de demain. La tolérance doit être présente dès le plus jeune âge », ajoute Lise Amorison. Que ce soit en tant que professeure, directrice ou même échevine des personnes handicapées, elle en a, en tout cas, fait son objectif, sa mission.

LE PORTRAIT de Lise Amorison
Âge: 51 ans
Fonction: directrice de l’école libre Saint-François, de Basècles
Madame Lise, comme l’appellent ses élèves, est dans le monde de l’enseignement depuis 30 ans. À Saint-François, elle ne se contente pas de donner cours, puisqu’elle est également directrice pour la 17e année. Très tôt, elle s’est sentie investie d’une mission et a porté une attention toute particulière aux enfants différents dans les écoles qu’elle a fréquentée. Aujourd’hui, elle continue son combat pour l’intégration au sein de son école, mais aussi grâce à son rôle d’échevine de la Commune de Belœœil.
