Infections urogénitales: un laboratoire met au point une alternative aux traitements antibiotiques
La société pharmaceutique éghezéenne Vésale Pharma annonce une avancée majeure dans le traitement d’infections urogénitales.
- Publié le 19-12-2017 à 07h40
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Chaque année en Belgique, une femme sur cinq est confrontée à une infection urogénitale, comme une cystite ou encore des troubles urinaires. Pour combattre ces infections, la gent féminine utilise des antibiotiques. «C'est malheureusement le quotidien de nombreuses femmes, commente Jehan Liénart, le CEO de Vésale Pharma. Et à force d'utiliser le même antibiotique, celui-ci devient de moins en moins efficace puisque le corps produit ses propres moyens de défense. Grâce à une avancée technologique nommée " sonification ", nous avons pu isoler la substance d'une bonne bactérie, présente dans le vagin, qui permettra de traiter de manière naturelle ces infections.»
La société pharmaceutique met au point depuis plusieurs années la technique de la sonification: un processus par lequel les bactéries sont exposées à des ondes ultrasons. La sonification à haute fréquence provoque leur lyse, à savoir leur division, leur dislocation permettant d’en retenir la substance souhaitée (NDLR: appelée métabolite). Cette technologie, et son application viennent de faire l’objet d’un dépôt de brevet de portée mondiale.
La sonification a donc, dans un premier temps, été utilisée pour combattre les infections urogénitales, comme les cystites, à partir d'une souche probiotique (NDLR: organismes microscopiques vivants qui apportent un effet bénéfique sur la santé de celui qui le consomme), le Lactobacilus Crispatus. «En disloquant cette souche, explique Johan Quintens, le chef scientifique de Vésale Pharma, on obtient des substances actives dont on a mesuré l'activité antibactérienne en les confrontant à une bactérie nocive, appelée Garnderella, et responsable des infections urogénitales de type cystite chez la femme. L'expérience a démontré des caractéristiques exceptionnelles de protection contre cette bactérie nocive.»
Cette nouvelle avancée technologie sera également utilisée pour d'autres infections afin de ne plus devoir recourir aux antibiotiques ou anti-infectieux. «Cette découverte ouvre une nouvelle génération de solutions alternatives aux traitements antibiotiques et anti-infectieux. C'est un nouveau mécanisme de protection», ajoute Jehan Liénart.
Elle permettra aussi, contrairement aux antibiotiques, de ne pas toucher aux bonnes bactéries, à la bonne flore de notre corps et, par conséquent, éviter les risques d’une rechute comme dans le cas d’une cystite.