Sainte-Ursule s’engage contre le harcèlement
Le harcèlement à l’école est une réalité. À l’institut Sainte-Ursule, on a décidé de s’attaquer au problème avec l’université de Paix.
Publié le 17-10-2017 à 08h11
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Le harcèlement, sous toutes ses formes, et ses conséquences, parfois dramatiques pour les victimes, constituent, aujourd’hui, une réalité qu’on ne peut nier. L’école n’échappe bien évidemment pas à ce phénomène. Si, d’une manière générale, les professionnels de l’enseignement et de l’éducation sont d’accord sur le fait qu’il faut mettre en place certaines choses afin de lutter contre le harcèlement, encore faut-il savoir comment procéder. Et force est de reconnaître que, souvent, ceux-ci se trouvent quelque peu démunis lorsqu’ils sont confrontés à une telle situation.
C’est afin de pouvoir gérer au mieux et de façon réfléchie d’éventuels cas de harcèlement que l’institut Sainte-Ursule de Namur a décidé de faire appel à l’expertise que possède, en la matière, l’université de Paix.
Invité à participer à une journée pédagogique, organisée par l’école namuroise, Frédéric Duponcheel, formateur à l’université de Paix, a expliqué la problématique du harcèlement, ses tenants et ses aboutissants. Il a également exposé un projet de lutte contre le harcèlement entre jeunes, mené depuis quatre ans déjà, par l’université de Paix.
Plus d’un élève sur dix concerné
Comme on peut s’en douter, il est assez difficile de déterminer avec précision l’ampleur du phénomène de harcèlement à l’école. Selon une étude menée par Benoît Galand, professeur à l’UCL, 16% des élèves seraient, d’une manière ou d’une autre, victimes de harcèlement. L’OMS (Office mondial de la santé) parle, pour sa part, de 20%. Ce qui peut se traduire chez les victimes par de la dépression, des troubles psychologiques, voire des tendances suicidaires.
Si ces chiffres interpellent bien évidemment, le pourcentage de personnes dites neutres en cas de harcèlement, c’est-à-dire qui n’interviennent pas, est encore plus inquiétant puisque, selon Benoît Galand, il serait de 65%.
Agir sur le groupe est donc, pour Frédéric Duponcheel, une des solutions, à condition d’avoir les moyens de s’impliquer.
Le projet de l’Université de Paix va notamment dans ce sens. Outre le fait d’informer et de sensibiliser les professionnels de l’enseignement, celui-ci vise à mettre en place une équipe ressource, au sein même de l’école, dont le rôle serait d’assurer l’instauration d’un plan de prévention et d’intervention dans les cas de harcèlement entre élèves. Viennent ensuite l’animation d’ateliers et un coaching pour autonomiser les professeurs et leur école dans la prise en charge et la prévention des situations de harcèlement.
Interrogés sur leur souhait de participer à ce projet, les enseignants de l’institut Sainte-Ursule ont répondu positivement à l’invitation de l’université de Paix. Celui-ci devrait donc débuter dans le courant de l’année 2018.