Baptême vétérinaire où elle avait dû boire dix litres d’eau: quatre responsables mais pas sanctionnés
Cinq suspensions simples du prononcé de la condamnation clôturent le dossier, en correctionnelle à Marche, du baptême vétérinaire qui a failli coûter la vie à une bleuette, en septembre 2013.
Publié le 28-02-2017 à 15h00
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Petit rappel des faits: le dimanche 22 septembre 2013, une étudiante française de première année en bachelier a été trouvée inconsciente au réveil du groupe, dans l’église désaffectée de Marcouray (Rendeux).
Elle a été hospitalisée à Marche puis à Liège dans le coma, un état consécutif à un œdème cérébral.
La jeune femme avait choisi de passer les épreuves de baptême estudiantin sans alcool, elle devait donc boire de l’eau. Mais la quantité qu’on lui a fait boire a dû tourner autour d’une dizaine de litres, en quelques heures.
Cet excès d’apport d’eau rapide a provoqué à retardement une hypertension dans le crâne. Ce type d’excès peut provoquer la mort.
Le groupe passait un week-end en Ardenne qui participe au déroulement des baptêmes vétérinaires.
Ce mardi, la présidente Francine Bleret, dans le dernier jugement de sa carrière, a écarté les préventions de traitement inhumain et de traitement dégradant. Elle estime que faire boire de grandes quantités d’eau à un bleu n’a rien d’un traitement inhumain, pas plus que lui faire manger des «crasses» constituées d’eau, de pâtée pour chien et de poudre d’ail n’est dégradant.
En revanche, elle retient que cinq des six prévenus sont coupables de coups et blessures involontaires sur la victime. La marraine qui dormait, sous médicaments au moment des faits, est acquittée.
L’ASBL Société générale des étudiants en médecine vétérinaire est mise sur le même pied que les quatre parrains et marraines. La juge estime que l’association a pris des mesures manifestement insuffisantes pour éviter des accidents en raison de trop grandes quantités d’eau ingurgitées par les étudiants qui choisissent le baptême sans alcool.
Il s’agit donc un accident survenu par manque de précaution ou de prévoyance. Comme la prévention retenue est involontaire, les compagnies d’assurances des responsables de l’accident sont condamnées également.