Huy : un fameux coup de balai dans le secteur locatif en ville
Un an après les effondrements rue Neuve, la cellule mise en place pour contrôler les logements étend son travail à l’ensemble de la ville.
Publié le 26-08-2016 à 09h11
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Il y a presque un an, le 18 septembre 2015, un immeuble s'effondrait rue Neuve. Un traumatisme pour les habitants du quartier et un fameux problème à régler pour les autorités communales (lire ci-contre). «Finalement on a décidé de faire de cette difficulté une opportunité pour améliorer le logement existant», souligne le bourgmestre Christophe Collignon. Et entre les immeubles divisés plusieurs fois, les appartements imbriqués les uns dans les autres de manière anarchique, les annexes pas toujours très réglo, il y a du boulot.
On se souvient qu'une cellule pluridisciplinaire, composée du capitaine Christophe Jadot et de représentants des services logement et urbanisme de la Ville, avait été mise en place. Son but était de vérifier la stabilité de tous les bâtiments de la rue Neuve, mais aussi la salubrité des logements qui y ont été aménagés. Ce vaste chantier, qui a aussi concerné la rue Godelet est terminé (voir les résultats ci-contre). «Par les locataires, on est toujours bien accueilli, note Bénédicte Pirard, écopasseur à la Ville de Huy. Parce qu'on vérifie que leur habitat est salubre. Dans un premier temps, les propriétaires sont eux un peu plus frileux. Ils pensent qu'ils vont devoir faire face à de lourdes dépenses… Mais on est flexible; on leur laisse un délai de 3 à 6 mois pour se mettre en ordre. Après-coup, les propriétaires sont soulagés d'être en règle.»
D’abord à Statte
Les rues Neuve et Godelet étant terminées, place maintenant… à tout le reste de la ville. «On profite de l'opération de rénovation urbaine lancée à Statte pour commencer, dès le 15 septembre, par la rue René Dubois, détaille le bourgmestre. Puis on remontera vers la rue Entre Deux Portes et dans les voiries adjacentes. On fera ensuite la rue Saint-Pierre et toute la rive gauche puis, par la suite le quartier de l'hôpital et la rive droite.» Bref, c'est un travail de fourmi qui va s'étendre sur plusieurs années. «Le but, c'est de régulariser tout le marché locatif, poursuit Christophe Collignon. Maintenant, on est au courant quand il y a des transformations, mais ce n'était pas toujours le cas avant et il y a donc du retard à résorber… Les marchands de sommeil seront décelés et contraints de se mettre en ordre!» Avec la menace de voir leur immeuble déclaré insalubre et inhabitable s'ils ne balaient pas devant leur porte.

Bulletin satisfaisant pour la rue Neuve
Au terme des inspections menées rues Neuve et Godelet, le bulletin pour ces immeubles est satisfaisant. Pas insuffisant, mais pas non plus excellent. «Rue Neuve, on a contrôlé 80 logements, détaille Bénédicte Pirard.
Pour 8,75% d’entre eux, il n’y avait rien à reprocher et 68,75% autres étaient jugés habitables, mais améliorables… Souvent ce sont de petites choses à faire comme par exemple, mettre un numéro, placer un détecteur d’incendie…» Et parfois des travaux plus conséquents sont nécessaires comme par exemple rediviser un logement aux normes légales (2,25% des logements étaient surpeuplés), installer un W-C supplémentaire…
«1,25% des logements était inhabitable, continue Bénédicte Pirard. Cela concernait un seul logement qui est d’ailleurs vide. On a aussi recensé 10% de logements inoccupés et 6,25% de suspects. Dans ces cas-ci, ce sont des logements qui servent uniquement de boîtes aux lettres…»
Le cas de la rue Godelet est moins représentatif car il n’y a que 25 logements parfois imbriqués avec l’arrière des immeubles de la rue Neuve. Là, on a 84% d’améliorables habitables, 4% d’inoccupés, 12% de suspects et 8% d’inhabitables. «Cela concernait deux logements. Un qui était inoccupé et un autre qui présentait des moisissures et des microfissures. Dans ce dernier cas, les locataires ont déménagé».
Les proprios convoqués
Les visites sur place se font par le biais d’une convocation. C’est un pompier et un écopasseur qui se rendent sur place mais en aval, la cellule de contrôle comprend aussi des membres des services population, urbanisme, logement, police de proximité et administrative.
Sur place, l’écopasseur et le pompier vérifient la salubrité et la sécurité des immeubles. Mais aussi la conformité des divisions de logements en parallèle avec l’urbanisme. À noter que les logements occupés par les propriétaires ne sont pas concernés par ces visites. Mais ceux-ci peuvent toujours faire appel à la cellule en cas de doute.