Court-Saint-Étienne: de l’espoir pour les étudiants palestiniens
L’ASBL Hope finance les parcours universitaires de jeunes Palestiniens dans leur pays. Pour leur donner l’espoir d’un avenir meilleur, hors des conflits.
- Publié le 07-05-2016 à 06h00
L'ASBL stéphanoise Hope œuvre pour aider les étudiants palestiniens à suivre des études dans leur pays. Une initiative lancée en 2007, avec l'appui notamment de Bichara Khader, professeur palestinien de l'UCL et spécialiste du monde arabe. Depuis lors, trois institutions sont soutenues par Hope. «Nous avons trois partenaires privilégiés, indique Bruno Paternostre, président de l'association. L'université Al-Quds de Jérusalem-Est, l'université arabe américaine de Jénine à Zababdeh et l'école de musique Al Kamandjâti de Ramallah, où Naji Esrawi, 20 ans, étudie le violon. Avec lui, pour cette année, ce sont 26 autres étudiants qui bénéficient de notre aide.» Leur minerval est financé à hauteur de 80%. «Le coût des études est assez élevé: environ 1 500€. Sans nous, ces étudiants et leur famille, souvent touchés par la pauvreté, ne pourraient se permettre une telle dépense. Nous finançons donc 80% du minerval, avec une limite fixée à 1 400€.» Le parcours de l'étudiant est évalué chaque semestre. « Il faut que l'étudiant le mérite. Mais, en général, ce sont des élèves brillants. La moyenne est de 15/20. Ils mesurent la chance qu'ils ont de bénéficier de cette aide, et font donc tout ce qu'ils peuvent pour réussir.» En moins de 10 ans, plus de 100 années académiques ont été financées par Hope. Bruno Paternostre, qui a rejoint l'association en janvier 2013, éprouve beaucoup de sympathie envers ces jeunes étudiants. «Je suis né pendant la Seconde Guerre mondiale. J'ai connu l'occupation et la résistance. Ces jeunes vivent la même chose aujourd'hui. C'est pourquoi j'affiche beaucoup de solidarité envers eux.»
Étudier en Palestine, un remède contre l’extrémisme
Le conflit israélo-palestinien, qui dure depuis presque 68 ans, fait partie de la dure réalité de ces étudiants palestiniens. Un quotidien marqué par la violence et qui pousse certains Palestiniens à commettre des gestes insensés. «Nous essayons de donner un espoir à ces jeunes qui vivent dans un contexte de désespoir. Toutes les attaques au couteau que l'on voit parfois dans les médias, ce sont des actes désespérés, estime Bruno Paternostre. Par les études, nous essayons de les sortir de ce cercle vicieux et des milieux extrémistes.» Pour cela, garder ces étudiants au pays est un enjeu crucial. «Le but est vraiment de les garder en Palestine, et non de les envoyer loin de leurs familles. Des familles avec, très souvent, beaucoup d'enfants et très peu de moyens. L'objectif est donc de leur financer leurs études dans des institutions locales pour qu'ils puissent toujours subvenir aux besoins de leur famille.»
Si l'ASBL Hope bénéficie de quelques subsides, notamment de la commune d'Ixelles et de la Chambre de Commerce belgo-arabe, elle est toujours à la recherche de financement. «Tout don serait particulièrement apprécié et utilisé pour la bonne cause.»
Infos: www.hope-espoir-hoop.org

«Une fois par an, je rends visite aux étudiants boursiers en Palestine»
À quelle fréquence vous rendez-vous en Palestine?
Une fois par an, vers la fin du semestre. Le calendrier académique palestinien s’étend de septembre à juin. Je suis rentré d’un voyage d’une semaine le 5 mars dernier.
Avez-vous des difficultés à entrer sur le territoire palestinien?
Non, pas vraiment, même si les contrôles sont nombreux. Et je dois également me faire assez discret sur mon activité avec l’association Hope. Non pas que ce soit un sujet sensible, mais il vaut mieux rester prudent. Malheureusement, notre action n’est pas toujours bien vue du côté israélien.
Ensuite, quel est votre parcours sur place?
J’atterris d’abord à l’aéroport Ben Gourion de Tel Aviv, en Israël. Sur place, je prends les transports en commun et je franchis les différents checkpoints, fixes ou parfois improvisés, jusqu’à mon entrée en Palestine. Je n’ai généralement jamais de problèmes, parce qu’ils n’ont pas peur d’un vieux monsieur comme moi (rires).
Le point d’orgue de votre séjour, c’est votre visite chez les boursiers.
Oui, je me rends dans nos trois établissements partenaires pour rencontrer les comités locaux. Mais je vais également à la rencontre des dirigeants de ces établissements et, bien évidemment, de nos étudiants boursiers.