Attaque à la voiture bélier contre le Carrefour market de Bouge : une organisation criminelle
Les auteurs sont liés à un arrachage de distributeur à Bois-de-Villers. Mais aussi des faits à Florenville et Virton.
Publié le 28-04-2016 à 23h38
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Ils ont fait de sérieux dégats dans la région namuroise. Ces quatre Roumains ont joué gros. Comme cette attaque à la voiture bélier sur le Carrefour Market à Bouge, le 22 avril 2015. On a arraché le distributeur, pour un budget mineur. Le dossier est nébuleux, mais qui leur valait de revenir hier devant le tribunal correctionnel de Namur. S’accroche à l’affaire namuroise une tentative de vol à Florenville, un plan à Virton également. C’était d’un vrai réseau dont il s’agissait. On est ici dans le grand banditisme. À Bois-de-Villers, un distributeur a été arraché.
Le quatuor des acteurs venu sous haute surveillance policière devant le tribunal doit répondre de vols qualifiés. Selon le ministère public représenté par le substitut Axel Delannay, il s’agit ici d’une vraie organisation criminelle. Dans le jargon judiciaire: association de malfaiteurs. C’est dans ce sens qu’il a requis.
Ces Albanais fantômes
Dans une parfaite convergence, les avocats de la défense vont plaider dans le même sens. Certains pour dire que les gestes posés ne faisaient pas partie d’un plan pluriel. Il faut éviter absolument d’être repris dans l’association.
Surtout pour dire, Me Alexandre de Fabribeckers, du barreau de Liège, «que nous n'avons ici qu'une seule part de la bande ». Sans l'exprimer ouvertement. De fait, dans cette grande ballade criminelle, l'argument de la défense est de dire que d'autres n'ont pas été convoqués devant le tribunal. A plusieurs audiences ont été cités des Albanais. Qui auraient été les vrais commanditaires, responsables des vols de véhicules, gestionnaires aussi des braquages. Ceux-là, dit la défense des quatre devant le tribunal, ne sont pas présents..Ces fantômes sont cités dans plusieurs témoignages, mais ils ne sont pas devant le tribunal. La défense des quatre prévenus eux convoqués s'emparera de ces silhouettes fantômes pour dire qu'il faut faire délégation en termes de responsabilités. Les quatre qui sont sur le banc ne doivent pas tout prendre.
Sur une impressionnante série de préventions, certains sont en aveux. Mais réclament l’accès à leur innocence sur les faits les plus graves.
Le groupe et l’homme
C’est Me Sommers qui lève le lièvre: faire le distingo entre l’association et l’individu. L’association de malfaiteurs reconnue comme telle déclare de facto la culpabilité des membres qui y seraient? Ce distingo, c’est dire pour son client que tout peut être évalué de manière individuelle.
Ailleurs plutôt qu’ici
«Ce serait dommage de détenir cette personne en Belgique alors qu’on apprend des poursuites dans d’autres pays.» Curieuse conclusion de Me De Frabibeckers, plaidant la clémence pour son client, qui devra effectivement rendre des comptes en Allemagne. Et qui, détenu, et avec une décision de sursis en Bzelgique, passera directement sur la germanique du monopoly judiciaire.