Tout ça à cause du livreur de pizzas
Un nez en compote, un œil au beurre noir, une incapacité de sept jours. Tout ça pour une pizza qu’apporte un livreur qui s’est mal garé.
- Publié le 12-04-2016 à 06h00
Tel est le résumé d’une scène de coups qui eut lieu le 13 août 2015 à Court-Saint-Étienne. Yannick V. a passé commande à Pizza Hut qui a envoyé un livreur, lequel arrive dans un clos où l’entente entre habitants n’est manifestement pas parfaite. La preuve en sera donnée par un voisin âgé de 60 ans qui intervient et crie au livreur qu’il n’a rien à faire dans le clos. Il lui reproche de s’être mal garé puisqu’il a eu l’outrecuidance de stationner le véhicule devant l’espace qui lui est réservé.
Alors que le gentil livreur effectue une manœuvre afin de respecter les «injonctions» qui viennent de lui être données et alors que Yannick crie que la pizza, c’est pour lui, Romuald D., 30 ans, intervient de manière musclée.
«J'ignorais la présence du livreur de pizza, expliqua-t-il à l'audience correctionnelle du 11 mars dernier. J'ai entendu du bruit. J'ai vu que notre voisin voulait donner des coups à mon père. Je les ai séparés. Il est tombé.» Et il a été transporté aux urgences avant de déposer plainte le lendemain.
Outre les conséquences immédiates qui vous ont été narrées, la victime dit encore souffrir d’une insensibilité au genou. Il réclame 100€ de dommage matériel et 5 000€ de dommage moral.
Le substitut philosopha: «Sur ce monde, on a toujours un voisin, on ne peut rien y faire. Le prévenu n'a pas d'antécédent, je ne m'oppose pas à une suspension du prononcé. J'invite ces parties à consulter l'ASBL Médiante pour le «vivre ensemble», pour éviter que cela aille crescendo… C'est une ASBL tout à fait indépendante. C'est pour éviter la récidive, une fois c'est bon, mais pas deux…»
Pas de surprise: suspension du prononcé, mais 500€ (et non 5 000€) à verser à la victime.