Sterpigny en a assez des excès de vitesse (VIDEO)

Mais ce drame a relancé la polémique en terre gouvionne. Mercredi, un citoyen de Sterpigny, Gaetan Nazé, postait, sur les réseaux sociaux, une vidéo impressionnante d'un camion de bois traversant le village. «Je discutais avec un voisin lorsque j'ai entendu ce camion. Il roulait vite, je l'ai filmé, note-t-il, se défendant de faire la chasse aux sorcières: Je ne l'ai pas fait dans l'esprit de juger quelqu'un mais simplement pour que l'on se rende compte de la situation.»

Posté par Gauthier Nazé sur mercredi 30 mars 2016

Le Gouvion est le propriétaire de la maison qui a été touchée mardi. «Je n'étais pas présent mais mes deux filles, elles, étaient à la maison. Que faire si on n'est même plus en sécurité chez soi?»

«Excédé!»

C'est que le problème de la traversée du village, à vitesse excessive, est ancien: «Depuis l'ouverture du pôle bois à Gouvy, ce sont cent camions de grumes qui passent pas jour. On n'a pas dévié la circulation lorsque ce pôle a vu le jour il y a deux ans. Mais le problème existait déjà avant, il n'a été qu'amplifié», souligne Gaetan Nazé. «Sur cette route, impossible à deux camions de se croiser. Un habitant a placé des marionnettes représentant des enfants. Nous sommes dans un village» ajoute-t-il.

Cet habitant, c'est Bruno Amory, par ailleurs conseiller communal au sein de la majorité. Il se dit «excédé» par la vitesse non seulement des camions mais également des voitures: «Nous prônons des casse-vitesse. Le SPW ne veut rien entendre. Les contrôles radars, eux, ont été multipliés par quatre en trois ans. Moyenne de vitesse: 110 km/h et un excès à 175 km/h à 16 h!» Il poursuit: «Des radars préventifs ont été installés. Mais le préventif reste le préventif.»

Peur

Bruno Amory le dit clairement: «J'ai peur pour ma famille, pour les habitants du village.» Et de plaider pour une solution globale: «Il faut qu'une solution générale soit trouvée et ne pas reporter le problème sur une autre entité de la commune.»

Il ne veut pas non plus jeter la pierre sur une corporation: «Je sais que les camionneurs ont un travail difficile, avec des horaires mais il y va de la sécurité de tous», dit-il appelant à une «responsabilisation de tous, locaux ou non».

Une réunion au sein du village sera convoquée dans les prochaines semaines, histoire de faire le point sur une situation que l’on juge, à Sterpigny, très préoccupante.

Des solutions en vue

Au collège communal de Gouvy, on est conscient du problème. Comme le note le bourgmestre Claude Leruse: «Il ne se passe pas une semaine sans qu'un citoyen ne m'interpelle au sujet de la vitesse dans les villages.

Et tous ont toujours, disent-ils, un voisin qui roule trop vite.» Le bourgmestre ajoute: «Lorsque je suis devenu bourgmestre, le commissaire divisionnaire m'a demandé mes cinq priorités. Je lui ai répondu: 1, la vitesse, 2, la vitesse, 3, la vitesse, 4 et 5, l'excès de chargement des poids lourds.» Le mayeur le reconnaît: les contrôles de vitesse et de surcharge sont plus nombreux: «Ils pourraient encore être plus nombreux mais il m'a été clairement dit par un substitut du procureur que le parquet n'avait pas les moyens de poursuivre en cas d'augmentation de ce type de contrôle.» Par ailleurs, la Commune n'a pas la main mise sur toutes les voiries: «Sur les routes communales, nous opérons des aménagements», ponctue le mayeur.

Contournements

Pour le problème spécifique de Sterpigny, l'échevin Guy Schmitz, qui suit le dossier, note qu'une solution est en vue pour les prochains mois. Oui, le pôle bois a augmenté le trafic, concède-t-il: «Heureusement qu'un train y arrive par semaine, représentant 40 camions» glisse-t-il.

Un contournement a été fait à Courtil. «Un autre contournement aiguillera la circulation vers Baclain-Montleban. Actuellement, des travaux d'eau sont en cours de réalisation dans le secteur. À partir du 9 mai, pour trente jours ouvrables, des travaux de voiries y seront réalisés», explique le mandataire. Une fois ces travaux terminés, les problèmes de Sterpigny devraient être moindres: «Si nous constatons qu'il n'y a pas une baisse de trafic dans cette région, en accord avec la police et le SPW, nous prendrons des dispositions pour interdire le passage des plus de 3,5 tonnes», ajoute notre interlocuteur. Diriger le trafic vers Baclain-Montleban, n'est-ce pas déplacer le problème? Guy Schmitz en est conscient: «Nous allons sécuriser cette zone, notamment avec des trottoirs et des effets de porte à l'entrée des villages», affirme-t-il.