« Ode à Lyoba », hymne à la vache
Luca Aeschlimann est en résidence au Foyer populaire pour préparer sa création «Ode à Lyoba» avec laquelle il amènera la vache en ville.
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- Publié le 01-04-2016 à 06h00
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«Je suis fasciné par les vaches. C'est un ruminant qui donne l'impression de méditer, c'est un peu la force tranquille, reconnaît Luca Aeschlimann. De plus, la vache a une image positive dans l'inconscient collectif: elle nous fait sourire, elle a un côté généreux, doux et drôle.» L'artiste voulait lui rendre hommage. C'est pourquoi il travaille depuis 2013 sur sa création, Ode à Lyoba, Lyoba étant un chant d'alpage suisse. Actuellement, il répète au Foyer populaire du Centre culturel du Brabant wallon, à Court-Saint-Étienne.
«Je suis Suisse, mais j'ai grandi dans une ferme en France où mes parents ont eu des vaches. Je suis venu en Belgique en 2004 pour étudier à l'école supérieure des arts du cirque et depuis j'habite Bruxelles. J'ai donc eu envie d'amener cet animal qui me touche en ville. Ce n'est pas une déclaration d'amour mais une ode pastorale pour montrer que la vache et la nature en général ne sont pas des objets comme on les considère souvent dans nos sociétés», raconte le jeune homme de 30 ans, membre de la compagnie Carré Curieux.
Fabriquée dans son abri de jardin
Pour ce faire, il a façonné dans son abri de jardin bruxellois une vache avec de la fibre de verre, de la résine et du feutre. Il lui a mis des yeux de verre et l’a posé sur des roulettes. Autour de son cou, une véritable cloche de bétail suisse.
Il jouera seul, avec elle bien sûr, en déambulant en extérieur. «C'est un beau challenge à relever. Mais la vache fera s'arrêter les gens car ils seront intrigués par elle, assure-t-il. Et puis j'aimais bien cette idée de mouvement et d'improviser en fonction de ce que je rencontrerai.»
Si l'idée de faire des apparitions insolites en rue lui plaisait, Luca Aeschlimann n'a pas trouvé de réseau de diffusion qui le permettait. «Faire un spectacle avec une participation au chapeau? Pourquoi pas, mais pas dans un premier temps.» C'est pourquoi Ode à Lyoba se jouera dans divers festivals avec un horaire défini et un itinéraire prédéfini.
«La vache estsuffisamment théâtrale»
Il n'y aura pas de paroles, pour ne pas imposer une histoire, dit-il. «La vache est suffisamment théâtrale.» Le créateur, jongleur à la base mais pas dans ce spectacle, jouera avec elle, la manipulera, la couchera, la portera aussi, malgré sa taille et son poids. La représentation jouera sur les décalages. «J'aime bien proposer des images décalées. C'est la base du spectacle: amener dans un espace de béton un animal qu'on associe aux champs.»
Il lui reste désormais un bon mois avant la première, le 5 mai, au festival Sortilèges, Rue & Vous à Ath, pour peaufiner sa création.