Un mois pour apprendre à consommer local
Nathalie Vanoirbeck et ses enfants sont les premiers à se lancer dans le défi «100% braivois» en achetant exclusivement local. Pas simple…
Publié le 29-01-2016 à 08h10
:focal(507x376.5:517x366.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/YQ3YG2VM6REZ7NERFTPWCEIO2I.jpg)
« J'ai encore de la viande et des fruits. Par contre je dois prendre des légumes de TAirreau et du fromage de la Chèvrerie du Père François…» Mercredi en fin de journée, Nathalie Vanoirbeck et sa fille Julie faisaient les courses sur le marché local de Braives. Une nouvelle habitude prise en ce début d'année. Comme d'autres ménages, cette famille de Ciplet s'est portée candidate au défi «100% braivois». Cette opération lancée par la Commune et l'ADL a pour objectif d'inciter les habitants à s'approvisionner au maximum auprès des producteurs et commerces locaux (lire ci-contre).
Nathalie, son compagnon et ses deux grandes filles n'ont pas hésité longtemps avant de se lancer dans l'aventure. «C'est un défi personnel, témoigne la maman. Je cherchais un prétexte pour me lancer… J'ai horreur de faire les courses. Alors avant, je faisais tout en même temps au Colruyt. C'est plus rapide, moins cher mais en consommant local, c'est une autre démarche. On passe du temps à discuter avec les producteurs, on sent les odeurs du poulet grillé et puis, on est sûr d'acheter des produits de qualité…»
Poursuivre l’expérience
Nathalie Vanoirbeck est cependant consciente qu'il est quasi impossible de ne consommer que du local pour tout: «Le plus facile c'est la nourriture. On a des boulangeries, des producteurs de viande, de lait, des maraîchers, des fromagers. Il y a le marché local et on peut même aller au Proxy Delhaize pour les produits qu'on ne trouve pas ailleurs… Pour les activités de plein air, on a aussi pas mal de choses à Braives comme par exemple le tressage de saule. Mais par contre, s'il faut acheter des vêtements ou du matériel informatique, il faut aller plus loin; à Hannut ou à Waremme.»
Depuis le début de son défi, Nathalie relate aussi sur le site internet communal ses impressions. Par exemple, en ce qui concerne le carburant, la Ciplétoise a bien testé les stations-service locales mais le litre de diesel y est plus cher qu’à sa station habituelle en région liégeoise.
Nathalie a aussi éprouvé quelques difficultés à entrer en contact avec les agriculteurs locaux. «L'annuaire économique du site internet communal ne renseigne que les adresses, pas les numéros de téléphone. Je ne suis pas timide, mais je n'aime pas rentrer comme ça dans la cour d'une ferme s'il n'y a aucune indication…»
Mais tous ces petits détails n'ont pas découragé la famille. Et même si elle termine son mois de défi ce week-end, elle compte bien poursuivre l'expérience. «J'ai même l'idée de me lancer dans un potager, souligne Nathalie. Mais j'attends le beau temps…»

« C’est utopique d’arriver à 100 % »
S'approvisionner uniquement de produits locaux, ce n'est pas toujours possible. L'ADL de Braives en est bien consciente.
Pas simple de s'approvisionner uniquement auprès de producteurs locaux. C'est même carrément impossible. L'ADL (l'Agence de développement local) qui a lancé le défi «100% braivois» en est bien consciente. «100% braivois, c'est juste un slogan, explique Nathalie Bouvy, de l'ADL. C'est comme pour le zéro déchet… L'objectif justement avec ce défi, c'est d'identifier les niches encore disponibles où les producteurs locaux sont encore absents. On attend aussi des familles qui participent des retours pour voir ce qu'il y a encore lieu d'améliorer en ce domaine.»
Ce n'est donc qu'au terme de cette année 2016, en bénéficiant des remarques de tous les participants, que l'ADL pourra tirer les conclusions de ce défi. Car d'ici-là, les candidats vont se succéder au fil des mois. «On a même trop de candidats, note Nathalie Bouvy. Pendant un mois on aura donc deux familles qui relèveront conjointement le défi…»
En se lançant dans ce défi, les participants bénéficient d'un «Braives pack» comprenant des infos et éventuellement des bons d'achats chez les commerçants locaux. «Mais les candidats qui s'engagent dans cette action ne font pas ça par intérêt financier, précise Nathalie Bouvy. Mais bien par philosophie de vie.»
Après l'huile, le savon
Autre trouvaille locale: le savon à base de résidus de colza pressé. « Je me suis rendue à l'huilerie du Stwerdu à Fallais pour acheter de l'huile de colza, souligne Nathalie Vanoirbeck.
Laurent Van Asselt m'a proposé de tester du savon ménager réalisé à base de résidus de presse. J'ai essayé et ça fonctionne bien».
«C'est l'équivalent du savon noir mais pour le nord de l'Europe, précise l'intéressé. Je n'ai rien inventé, c'est une technique qu'on utilisait déjà au XVIIIe siècle. Pour l'instant, je suis toujours en phase de test mais si j'ai de bons retours, ce sera un produit de plus proposé au moulin.»
Et pour ceux que cela intéresse, Laurent Van Asselt a encore quelques échantillons de savon à faire tester.
0483/386 484.