Plaisirs d’Hiver sous sécurité renforcée: «Les gens sont ravis d’être contrôlés»

Contrôlé, Yvan Mayeur l’est donc aussi. C’est en s’intégrant lui-même au nombre de tous les Belges qui subissent depuis une petite semaine des fouilles à l’entrée des centres commerciaux ou des événements culturels que le Bourgmestre de Bruxelles (PS) annonce la tenue des Plaisirs d’Hiver «sous des mesures de sécurité accrues».

Les fouilles s’y feront via la police et des sociétés de sécurité, sur un site qui «ne sera pas fermé», ainsi qu’en «amont» de celui-ci. Les horaires sont adaptés: de 12 à 20h ce week-end et jusqu’à 21h30 dès la semaine prochaine. Quant à savoir qui sera ausculté, quand et où, ça reste plus flou. Mais Mayeur rassure: «La sécurité ne se dicte pas comme on lève le doigt en l’air pour savoir d’où vient le vent. Ce sont des professionnels qui s’en chargent. Et ce sont des professionnels qui en décident les ressorts».

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On comprend que l’analyse des risques sur le marché de Noël a été effectuée par la zone de police de Bruxelles en concertation avec le centre de crise. «Tout au long de l’événement, la communication sera permanente entre les Plaisirs d’Hiver, les autorités et les services de sécurité», plaide l’échevin du Tourisme Philippe Close (PS). Et Mayeur d’appuyer: «J’ai eu l’Ocam en ligne, j’ai eu le Premier ministre Charles Michel en ligne: il faut saluer la transmission d’info entre eux et nous».

«Seuls des journalistes réservent»

La Ville de Bruxelles ne pouvait évidemment pas se passer de son rendez-vous hivernal. 1,5 million de visiteurs annuels, dont 20% d’étrangers, sacrifient en effet chaque année au vin chaud sur le Vismet. Et les hôtels sont remplis. «Décembre est le meilleur mois de l’année», nous confie un hôtelier du centre au seuil de son établissement dont, depuis une semaine, ne décampent pas les caméras envoyées du monde entier. «Ces 15 derniers jours, les seules réservations enregistrées sont celles de journalistes», rit-il jaune.

Rue Orts, en face de la Bourse, les dernières vis tourbillonnent dans les écriteaux et les denrées fraîches arrivent en direct de l’aéroport. C’est dans ces chalets que s’installent les marchands tunisiens, invités d’honneur de Plaisirs d’Hiver 2015. «Les délicatesses arrivent du pays: elles sont hyper-fraiches», assure Mondher Memmi, qui débarque de Sousse «tout pour le fin gourmet tunisien»: huile d’olive, dattes et vaisselle en bois.

(Pour naviguer sur la carte interactive, cliquez sur chacun des 10 points d’intérêt pour en connaître les détails. Vous pouvez aussi vous laisser guider en appuyant sur «play» et/ou en passant en plein écran)

«Les policiers sont sympas»

«On connaissait les problèmes avec les attentats», concède le marchand. «On était dans le doute en attendant patiemment la réponse de la Belgique. La confirmation est tombée jeudi après-midi: je suis donc très optimiste. Il faut montrer qu’on n’a pas peur du terrorisme. Ces gens n’ont pas leur place parmi nous».

Mondher est forcé de côtoyer le bleu et le camouflage entre les cahutes blanches. ça ne lui fait pas peur. «Bien sûr, c’est possible qu’il y ait moins de monde. Les gens auront peut-être peur de sortir. Mais l’important, c’est d’être en fraternité. En plus l’organisation est extra, les policiers sont sympas et les Belges sont fraternels: c’est sûr, je reviendrai comme touriste», assure le Tunisien, qui compte sur les visiteurs pour «tenir malgré le froid».

«Ce déploiement de forces, c’est exagéré»

En face, Chadli Chalbi recouvre le sol de son étal de tapis bigarrés. Les céramiques et les huiles essentielles remplissent déjà les étagères. Le vendeur n’a jamais vraiment douté de la tenue de Plaisirs d’Hiver. «Peut-être que tout ce déploiement de force est un peu exagéré par l’État. Ça aurait pu se faire plus discrètement pour ne pas paralyser le pays. Sinon, on rentre dans le jeu des terroristes. Regardez chez nous, en Tunisie: on a continué à vivre».

L’intention est la même côté Ville et côté marchands. «On ne va pas vivre dans un état que des gens veulent faire basculer», appuie l’échevin Close, paraphrasant son Bourgmestre. Le lancement est donc prévu ce vendredi à 17h30 pour une édition qui fait déjà.... datte.

Le plan de mobilité

Les autorités bruxelloises insistent évidemment: malgré le piétonnier, «le centre-ville sera accessible durant les Plaisirs d'Hiver aussi bien en transports en commun qu'en voiture». Les parkings du centre attendent bien sûr votre véhicule (cfr carte ci-dessous).

+ EN PDF | La carte des Plaisirs d'Hiver sur le site de l'événement

Les organisateurs conseillent néanmoins de préférer les premiers, notamment via les lignes de métro 1 et 5 depuis Delta ou Arts-Loi. Arrêtez-vous alors aux stations Sainte-Catherine ou De Brouckère: vous serez en plein marché ou presque sur la patinoire.

Pour les PMR, la Ville assure que des tapis sont installés sur le Vismet, qui est équipé d'une toilette adaptée. Une autre est installée à la Monnaie, près de la patinoire. Notez qu'un ascenseur équipe la station de métro Sainte-Catherine.